19 décembre : Copenhague sombre !

Page - 21 décembre, 2009
Cette fois, ça y est. C'est le flop. L'accord politique qui vient d'être signé par les Etats-Unis, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Inde et le Brésil ressemble à une belle tranche de gruyère : un petit peu de matière et des trous... Des trous tellement volumineux que l'on chuchote ici que l'Air Force One, l'avion d'Obama pourrait s'y faufiler. En parlant d'avions, les dirigeants de ces pays se sont fait la malle. Hop, en rangs serrés à l'aéroport. Obama n'a pas estimé nécessaire d'attendre pour apposer son auguste signature au bas du papier.

Alors sorry ?

Entre nous, signature ou pas, ça ne change pas grand chose. Cet accord n'a rien de contraignant et, entre les trous, il n'y a franchementpas grand à se mettre sous la dent... Les objectifs de réductionsne sont pas précisés, le financement à long terme de l'aide auxpays en voie de développement n'a pas assuré de manièreconvaincante. Il n'y a franchement pas de quoi nous attaquer au platde résistance de ce round de négociations : le maintien destempératures planétaires sous les 2°C.

Voila pour le locataire de l'Air Force One, mais si on regarde du côté del'Europe, il n'y a franchement pas de quoi pavoiser. L'Unioneuropéenne aurait pu faire la différence mais elle s'est contentéede faire tapisserie. Plus question de prendre le lead en matière delutte contre les changements climatiques. Pour l'instant, le BellaCenter retient son souffle dans l'attente de voir qui s'accomodera decette "malheureuse tranche de gruyère" et qu'elles seront lesdécisions finales de la conférence. Cela nous fera - une fois deplus - encore une longue nuit devant nous.

La déception estpalpable partout. On la sent aussi bien du côté des organisationsnon gouvernementales que du côté des délégations. Et ladélégation belge n'échappe pas à cette règle. L'ambiance n'estcertainement pas meilleure si on se tourne du côté desnégociatieurs d'autres états membres européens. Tous cesnégociatieurs ont travaillé pendant de longs mois, certains ontdéfendu bec et ongles des points de vue progressiste, d'autres sesont retranchés derrière des prises de position bien moinsambitieuses mais tous réalisent que l'attitude de l'Union européenneflirte dangereuse avec la limite inférieure que l'UE s'est fixée.

Il y a quelques heures, Yves Leterme a réuni l'ensemble de ladélégation belge. La Belgique a du mal à avaler la coulevre bienque l'attitude de notre première ministre aie été un tant soit peuambigue. Je m'accroche à cette idée : la Belgique peut faire ladifférence lorsqu'elle assumera en juillet 2010 la présidence del'Union européenne. L'Union européenne doit redorer son blasonclimatique. Que la Belgique contribue à ce sauvetage devient pournous un objectif prioritaire.