13 décembre - Emotions dedans et dehors

Page - 16 décembre, 2009
Avec des contusions et des bosses – voilà dans quel état sont sorties des centaines de personnes qui ont participé hier à la manifestation pour le climat à Copenhague. Mais heureusement, au journal télévisé danois, nous avons vu le soir aussi de nombreuses images de la 'folkefest' organisée en dehors du Bella Center. De quoi se réchauffer le cœur – un grand merci à toutes les personnes qui ont bravé le froid pour montrer qu’il existe un grand mouvement mondial qui veut vraiment freiner les changements climatiques!

100.000 manifestants à Copenhague réclament un accord climatique contraignant.

Les images que nous avons vues au centre de conférence étaient d'un tout autre calibre. Les flics et services de sécurité danois nous ont fait une grande démonstration de force et d'égotisme: arrestations, personnes menottées assises pendant des heures sur le trottoir, dans le froid. Tout n'était que violence, dehors. La police avait pris l'affaire très au sérieux dès le vendredi soir: beaucoup de 'bleu' dans la rue, comme on le dit chez nous. Différentes personnes à peine arrivées à Copenhague, leur banderole sous le bras, ont été cueillies dès leur sortie de la gare centrale et emportées, toutes sirènes hurlantes, par des voitures de police roulant à grande vitesse dans les rues. Beaucoup d'entre nous n'ont pas fermé l'œil, cela n'arrêtait pas.

Quel contraste avec le moment le plus émotionnel vécu jusqu'à présent lors de la conférence dans les salles du  Bella Center! Tuvalu (que vous pouvez à présent tous situer sur la carte sans l'ombre d'une hésitation) a fait une longue intervention très émouvante. Le second plus petit pays du monde a été accusé de bloquer les tentatives des Danois pour aboutir à un accord en exigeant un texte légal plutôt qu'un texte politiquement contraignant. Ian Fry, le chef de la délégation, a expliqué clairement que Tuvalu n'avait absolument aucun intérêt à bloquer un accord climatique. Mais s'il n'est pas assez ambitieux, la petite île, qui ne se trouve qu'à 2 mètres au-dessus du niveau de la mer, disparaîtra à terme. Pour eux, c'est vraiment une question de survie, comme pour les millions de personnes dans les autres pays en développement qui sont menacées de mort à cause de la sécheresse, des inondations et autres conditions climatiques extrêmes. Lorsque Ian a raconté le matin qu'il avait pleuré en y pensant, ses yeux se sont à nouveau remplis de larmes, tout comme ceux d'une grande partie des personnes présentes dans la salle, y compris moi.

Espérons que les ministres qui vont venir ici visionneront son intervention, afin de bien comprendre ce qu'ils font quand ils négocieront leur trade off la semaine prochaine.