Un accord politique à Copenhague ne suffit pas

Poster un commentaire
Actualité - 17 novembre, 2009
La conférence climatique à Copenhague ne donnera rien de plus qu’un accord politique, les décisions politiquement contraignantes étant reportées aux calendres grecques. Les pays du forum de l’Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC) étaient bien d’accord là-dessus à Singapour le week-end dernier. Greenpeace estime qu’un accord contraignant est nécessaire pour sauver le climat, et demande à l’UE de se prononcer ouvertement contre cette démarche.

Greenpeace mene une action menée près de l’entrée du centre de conférence à Barcelone. Tonnerre, éclairs, pluie, vent,... toutes les conditions climatiques extrêmes y sont passées.

C'est le premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, hôte du Sommetdes NU pour le climat en décembre, qui a proposé un plan en deuxétapes. D'après lui, nous devons tenir compte du facteur temps et de lasituation dans certains pays, et nous concentrer sur ce qui estpossible encore à Copenhague. Un scénario idéal pour le présidentaméricain, qui doit d'abord faire passer une loi climatique au Sénat.Les difficultés politiques d'Obama dans son propre pays auraient ainsila priorité sur la survie des pays les plus fragiles du monde.

Que la majorité des pays soient d'accord avec ce plan pour sauver la mise au président américain, voilà ce dont on peut douter. Il est peu probable qu'Obama ait consulté au préalable les pays les plus fragiles pour savoir si leur survie était négociable. L'impact du changement climatique est déjà perceptible pour des millions de personnes dans le tiers monde et pour elles, c'est maintenant qu'il faut faire quelque chose.

La question est également de savoir si les leaders européens étaient au courant du 'deal' de Rasmussens. Ils n'étaient pas présents au sommet APEC, où les Etats-Unis, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Japon étaient réunis. Il est crucial que l'Union européenne s'en tienne à son point de vue. Nous voulons que notre pays fasse en sorte que l'UE ne se retranche pas derrière les Etats-Unis et plaide pour un instrument juridique contraignant à l'issue du sommet pour le climat à Copenhague. Lors du conseil des ministres de l'Environnement, le 23 novembre, l'UE doit obtenir cet engagement.

De force

Il y a deux semaines exactement, l'Alliance of Small Island States (AOSIS) a exprimé sa colère à Barcelone face aux tentatives d'imposer de force un accord politique affaibli aux pays les plus fragiles à la conférence pour le climat à Copenhague. Les pays africains partagent également cette indignation : ils n'accepteront d'engagement légalement contraignant qu'avec des réductions fermes de CO2 et un financement adapté pour les pays industrialisés pour la lutte contre le changement climatique.

A vingt jours de Copenhague, ce n'est pas une question de temps. C'est la volonté politique qui fait défaut dans les pays industrialisés. Ils refusent pour l'instant de participer honnêtement aux efforts mondiaux et continuent de reporter les décisions importantes à la saint Glin-Glin. Les pays industriels ont reconnu il y a deux ans qu'ils devaient réduire leurs émissions d'au moins 25 à 40 %. Mais aujourd'hui, ils restent calés à 10 - 17 %, ce qui n'est pas assez pour arrêter le changement climatique. La plupart des pays du sommet de l'APEC préféreraient s'en tenir à 10 % d'émissions en moins.

Aucun commentaire Ajouter un commentaire

Poster un commentaire 

Pour poster un commentaire, vous devez être inscrit(e).