Actualité - 14 février, 2009
Greenpeace déplore la décision des ministres Magnette (Environnement) et Onkelinx (Santé) d'autoriser l'essai en champs de peupliers transgéniques, demandés par le Vlaams Instituut voor Biotechnologie (Gand). Ce type d'essai en champ constitue une première étape vers une possible commercialisation à grande échelle d'arbres génétiquement modifiés et présentant un danger réel pour l'environnement. En mai 2008, Greenpeace s'est rendue chez les ministres pour les informer des risques liés au développement de ces cultures transgéniques. La pression du gouvernement flamand semble avoir eu raison de la bonne volonté des ministres fédéraux, qui - dans un premier temps - avaient refusé l'essai gantois.
Alignement de peupliers à Dhuy (Eghezée).Des peupliers transgéniques sont une fausse piste pour le climat qui nie les risques pour l'environnement.
En mai 2008, Greenpeace avait demandé aux ministres en charge du
dossier d'exiger une évaluation globale des dimensions
environnementales, socio-économiques et éthiques liées à la
dissémination d'organismes génétiquement modifiés (OGM) dans
l'environnement. Cette revendication intervenait d'ailleurs dans
les conclusions du Printemps de l'Environnement, piloté par le
ministre Magnette...
Le respect de cette exigence aurait permis de répondre à une
question fondamentale : a-t-on vraiment besoin de peupliers
génétiquement modifiés pour répondre de manière responsable et
durable au problème des changement climatiques?
Pour Greenpeace, le dossier des peupliers transgéniques de Gand
illustre à quel point la recherche scientifique peut être utilisée
pour éviter de porter le fer où il faut. La modification génétique
envisagée vise à faciliter la production de bioéthanol. Or, pour
lutter efficacement contre le climat, il faut commencer par
modifier nos modes de consommation et diminuer le nombre de
kilomètres parcourus. En produisant du biéthanol transgénique, on
tente de répondre à un problème environnemental en en créant un
autre.
L'introduction d'arbres génétiquement modifiés dans
l'environnement pose des risques considérables. Les peupliers se
reproduisent par voie sexuée et végétative, un morceau de branche
ou de racine suffit donc à générer un arbre entier. En cas de
commercialisation, le risque de transfert de matériel génétique des
plantations vers les espèces sauvages apparentées serait donc réel.
La lignine joue, d'autre part, un rôle essentiel dans la rigidité
du bois. La transmission des caractéristiques des peupliers OGM
(essentiellement moins de lignine) pourrait entraîner un
affaiblissement des espèces naturelles. Si les risques d'un essai
un champ sont limités, il n'en va pas de même pour une
commercialisation à grande échelle....