Blog : Dernière ligne droite vers Copenhague?

An Lambrechts suit les négotiations à Barcelone

Actualité - 5 novembre, 2009
Cette semaine débutera à Barcelone la dernière session préparatoire des négociations climatiques de Copenhague. En principe, ce sera la dernière ligne droite vers un accord. Personne ne veut que le train de Copenhague déraille, mais les voies sont très sinueuses. Lors des sessions précédentes, les textes ont été raccourcis, mais il n’y a pas peu de vraies négociations. Est-ce que ce sera différent cette fois ?

An Lambrechts, responsable pour la campagne climat et forêts

Des obstacles en cours de route empêchent les choses d'avancer. Un point de discussion est la mesure dans laquelle les pays industrialisés peuvent déduire le carbone stocké dans leurs forêts, de leurs objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pitoyable en vérité, car quand on voit à quoi s'engagent les pays en développement pour réduire leurs émissions, on remarque que, toutes proportions gardées, ils mettent la barre plus haut que les pays industrialisés.

Un autre point crucial est le financement de la lutte contre le changement climatique dans le tiers monde. C'est un point de rupture pour les pays en développement, qui payeront le plus lourd tribut pour l'impact du changement climatique. La semaine dernière, l'UE est enfin parvenue à y associer un chiffre global, mais les 27 Etats membres ne veulent pas se prononcer pour l'instant quant à leur propre contribution. C'est donc pour l'Europe une occasion ratée de prendre l'initiative dans les négociations climatiques. Reste à savoir si cela suffira pour que les pays en développement franchissent le pas.

Le point le plus sensible concerne le maintien de la structure du protocole de Kyoto. C'est de cela que dépend le cadre international contraignant pour la réduction des émissions de CO2. Certains pays, comme les Etats-Unis et le Canada, feront tout pour échapper à ce caractère contraignant. Il faut trouver également une manière d'intégrer les Etats-Unis, car ils n'ont jamais ratifié le protocole de Kyoto. L'UE va-t-elle parvenir à sauver le protocole par des opérations de 'copier & coller' ? Si Kyoto est simplement transféré dans un nouvel accord, la porte vers un affaiblissement du texte sera grande ouverte.

Greenpeace fera en tout cas tout ce qu'il faut pour mettre les négociateurs face à la réalité : s'ils ne prennent pas de mesures pour maintenir la hausse de la température le plus possible sous les 2°C, l'impact du changement climatique deviendra incontrôlable. Connaître le coupable ne suffira pas aux générations futures. Il ne suffit pas de prendre le train, il faut rester sur les rails.