4 novembre – Copenhague pour les dupes?

Page - 9 novembre, 2009
Ce matin, j’ai commencé ma journée en constatant qu’il y avait dans notre pays des journalistes qui ne savent manifestement pas grand-chose des négociations climatiques. 'Barroso: pas d’accord contraignant à Copenhague’: tel est le titre du Standaard online. Ma première réaction est la déception. Ils ne vont quand même pas s’y mettre, eux aussi?

J'ai ensuite l'idée de lire le message d'origine de Reuters, sur lequel De Standaard s'est basé: Barroso n'a pas du tout dit que selon lui, il n'y aurait pas d'accord contraignant. Le Président de la Commission a seulement référé au fait qu'un accord complet à Copenhague était très improbable et que les négociations donneraient plutôt lieu à un texte cadre. Mais rien ne dit que celui-ci ne puisse pas être légalement contraignant. J'en appelle donc à la presse pour qu'elle analyse davantage le contenu des négociations climatiques. Nous sommes prêts à l'y aider.

A part ça, la journée d'aujourd'hui a été consacrée à des discussions sur les forêts: comment le mécanisme pour arrêter la déforestation doit-il être financé, à quoi doit servir l'argent, et comment toutes ces activités peuvent-elles ensuite être rapportées et contrôlées. Il est clair que pour certains, il s'agit bien moins de protéger les forêts que d'éviter de devoir trop diminuer leurs propres émissions de CO2. Les points d'achoppement sur lesquels butteront les négociations à Copenhague sont donc clairs.

Le facilitateur des négociations relatives aux forêts a reçu le signal de calmer le débat: les discussions vont trop vite ! Etrange, quand on connaît le peu d'avancement du dossier, si près de Copenhague. Mais c'est aussi compréhensible quand on voit la lenteur à laquelle progressent les groupes de négociations sur certains sujets, comme le financement pour les pays en développement.

Quand on est ainsi plongé dans une seule discussion, on est moins bien informé de ce qui se passe dans les autres salles de conférence. Ce qui est évident, c'est que la 'question africaine' provoque toujours l'émoi. Ce que les pays industrialisés proposeront pour réduire les émissions suffira-t-il pour empêcher les pays africains de freiner des quatre fers l'avancée des négociations, cette fois avec le soutien de bien d'autres pays en développement? C'est ce que nous saurons dans les prochains jours.