3 novembre - 1,2,3 Kyoto

Page - 6 novembre, 2009
Aujourd’hui, on se demandait si les négociations sur le statut du protocole de Kyoto dans le nouvel accord sur le climat auraient lieu ou pas. Les pays africains étaient en pleine concertation hier encore concernant leur stratégie. Ils avaient décidé de camper sur leurs positions... et différentes sessions ont à nouveau été annulées. L’affaire a évidemment donné lieu à de nombreuses spéculations concernant leurs motivations – parmi les délégations, mais aussi au sein des ONG. Tout cela s’est avéré encore plus mystérieux lorsque plusieurs autres pays en développement ont commencé à exprimer leur approbation vis-à-vis de l’initiative africaine.

Action au Sagrada Familia à l'entame des négociations climatiques à Barcelone

Le message était clair: les pays développés ne prennent pas ces négociations au sérieux. Ils n'en font pas assez pour arrêter le réchauffement climatique - leurs engagements communs pour réduire les gaz à effet de serre sont bien en-deçà des 40%, le pourcentage nécessaire pour que la hausse des températures reste inférieure à 2°C.  Ils craignent aussi un scénario où les pays industrialisés tordraient le cou au protocole de Kyoto.

Question du jour : valait-il la peine de perdre un précieux temps de négociation pour faire passer ce message ? La réponse est probablement 'oui'. Si les négociations s'étaient poursuivies, le débat n'aurait pas davantage progressé. Ce n'était pas une tentative pour boycotter les négociations, mais bien une façon de faire savoir clairement que de nombreux pays en développement, dont la population ressent déjà quotidiennement l'impact du changement climatique, n'admettent plus qu'il n'y ait pas davantage de volonté politique dans les pays industrialisés.

Le résultat de toute l'affaire, c'est que 60% de ce qui subsiste des négociations à Barcelone seront consacrés aux chiffres des réductions des émissions des pays riches. Je me demande si quelque chose de nouveau va encore en sortir...Et aussi combien de coups de fil ont été donnés depuis les capitales européennes aux chefs d'états et de gouvernements africains, afin de tenter de les convaincre de « lâcher prise » - faute de quoi il y pourrait y avoir des conséquences ennuyeuses pour l'aide au développement ou les négociations des accords commerciaux. Nous ne le saurons jamais exactement, bien sûr.

A partir de demain, l'agenda du dossier « forêts » sera très chargé : le rôle des forêts comme réserves de carbone, tant dans les pays industrialisés que les pays en développement va être discuté. Espérons que le side event Greenpeace de ce mercredi soir, visant à démontrer comment un fonds national pour la conservation des forêts peut fonctionner dans les pays en développement, convaincra les négociateurs... Les forêts sont bien plus que des réservoirs à carbone, la biodiversité et les droits des populations indigènes sont également d'une extrême importance.