Une nouvelle centrale au charbon en Belgique et Copenhague dans tout ça?

Actualité - 28 septembre, 2009
Greenpeace s'est rendue ce 28 septembre au Parlement flamand pour remettre une photo évoquant l'extraction du charbon à Kris Peeters. La photo était accompagnée d'une déclaration d'intention à signer par le chef de file de la Région flamande. Avec ce document, Greenpeace l'invite à s'engager à ne pas autoriser la construction d'une nouvelle centrale au charbon à Anvers car cette option est incompatible avec le nouvel accord international sur le climat qui se discutera, en décembre, à Copenhague.

Via une déclaration d'intention, Greenpeace invite Kris Peeters à ne pas autoriser la construction d'une centrale au charbon à Anvers.

Pour faire face aux changements climatiques en tenant compte des avertissements lancés par les scientifiques, la Belgique doit accepter un objectif de réduction des gaz à effet de serre de 40% (année de référence 1990). Cet objectif est à atteindre d'ici 2020. La centrale au charbon projetée à Anvers par E.ON compromet sérieusement la concrétisation de cet objectif. Greenpeace attend une réponse du numéro un flamand pour le 30 octobre prochain. Greenpeace ne manquera pas de rappeler à Rudy Demotte et Charles Picqué, les engagements en matière de réduction de CO2, pris dans les déclarations gouvernementales de leurs régions respectives.

C'est l'électricien allemand E.ON qui a introduit un dossier pour la construction d'une nouvelle centrale au charbon à Anvers. Si elle voit le jour, cette centrale produirait annuellement 6 millions de tonnes de CO2, ce qui équivaut à 8 ou 9% des émissions totales de la Flandre. Sans parler des autres atteintes environnementales, comme les émissions de particules fines,  engendrées par cette technologie polluante et dépassée.

La procédure d'autorisation est en cours en Flandre mais il est évident que les implications de ce dossier dépassent largement les frontières de la région flamande. En autorisant la construction d'une nouvelle centrale au charbon sur son territoire, la Flandre donnerait un signal particulièrement négatif à quelques semaines du début des négociations de Copenhague. On ne peut pas s'engager sur le plan international à réduire ses émissions de CO2 et envisager d'un bon œil la construction sur son territoire d'une véritable «usine à carbone».

Greenpeace espère que son message sera entendu par Kris Peeters et que la Belgique, comme la Flandre optera pour des énergies qui ne viennent pas miner le climat. Les investissements envisagés aujourd'hui détermineront notre avenir, c'est donc exclusivement dans une perspective à long terme que la demande d'E.ON doit être examinée.

En aucun cas, le charbon ne peut encore jouer un rôle dans notre avenir énergétique. La réponse aux changements climatiques passe par la combinaison de mesures d'efficacité énergétique et de divers modes de production d'énergies renouvelables.

La loi de sortie du nucléaire qui prévoit la fermeture phasée des sept réacteurs nucléaires belges offre aux décideurs politiques, l'occasion d'avancer dans cette direction en tournant le dos aux énergies polluantes que sont le charbon et le nucléaire. Malheureusement, celle-ci est aujourd'hui remise en question.