Actualité - 14 décembre, 2007
Greenpeace s'insurge contre la campagne publicitaire lancée cette semaine par Electrabel. La filiale belge de Suez induit le public en erreur en passant sous silence les 11 milliards de profits illégitimes engrangés lors de l'amortissement anticipé de ses centrales et travestit l'origine de son électricité 'verte'. Greenpeace insiste sur l'urgence d'une action politique visant à récupérer ces profits illégitimes.
Tous plumés par Electrabel
Greenpeace tient à rappeler que pendant près de 30 ans, les prix
d'Electrabel ont été parmi les plus élevés d'Europe. L'argumentaire
développé dans la nouvelle campagne d'Electrabel omet de préciser
qu'elle engrange des marges bénéficiaires plus de deux fois
supérieures à celles enregistrées dans les pays voisins. Et ce,
parce qu'elle a notamment bénéficié d'un contexte historique
particulièrement favorable et d'une transition bâclée vers un
marché de l'électricité libéralisé.
Mais la campagne d'Electrabel élude surtout la question la plus
intéressante: par quels mécanismes l'électricien engrange-t-il de
manière illégitime des bénéfices extraordinaires, estimés par la
CREG à plus de 11 milliards d'euros à l'horizon 2025? Ses centrales
ont en effet été amorties de manière anticipée. Lors de la
libéralisation, les décideurs politiques belges n'ont pas jugé bon
de récupérer les sommes investies par les ménages belges.
« Ces sommes doivent être intégralement récupérées, au plus vite, au profit de la collectivité et réinvesties dans l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, seules solutions durables aux changements climatiques »,
précise Fawaz Al Bitar de Greenpeace.
Si les autorités belges ne prennent pas les mesures qui s'imposent, elles rateront un indispensable virage énergétique ».
Force est de constater par ailleurs qu'Electrabel continue à
produire une électricité dangereuse, polluante et inefficace, au
départ principalement de centrales nucléaires et au charbon. La
majorité de l'électricité "verte" produite par Electrabel en
Belgique (moins de 2% de la production totale) provient de biomasse
brûlée dans des centrales au charbon vieillissantes et
particulièrement peu efficaces. A l'échelle européenne, les 16 %
d'énergie renouvelable dont se targue la filiale de Suez
proviennent essentiellement d'une politique de rachat
d'installations existantes et ne traduisent pas une volonté du
producteur électrique de développer activement les énergies
renouvelables en Europe.
« La position ultra-dominante d'Electrabel ne semble pas faiblir,
poursuit Fawaz Al Bitar.
Elle constitue un réel frein au développement des investissements en vue de solutions alternatives et durables aux changements climatiques. Pire, la situation actuelle pourrait mettre à mal la contribution de notre pays aux engagements européens en matière de lutte contre les changements climatiques ».
Pour en savoir plus, téléchargez le complément d'information 'Que cache
la nouvelle campagne d'Electrabel ?'