Heathrow: pas de 3ème piste d’atterrissage

Poster un commentaire
Actualité - 29 mars, 2010
D’excellentes nouvelles sont parvenues de Grande-Bretagne. La cause : un important jugement dans le procès mené par Greenpeace et une vaste coalition à l’encontre de la décision du gouvernement britannique d’étendre l’aéroport de Heathrow à une troisième piste d’atterrissage. Le juge donne raison à Greenpeace et à ses partenaires et il a réduit à néant les projets. Une victoire très symbolique et importante pour le climat !

Des milliers de personnes se sont signalées comme étant copropriétaires d’un terrain où la troisième piste d’atterrissage de Heathrow devait être construite.

Greenpeace a commencé sa campagne en Grande-Bretagne contre les projets d’extension de l’aéroport international le plus fréquenté du monde en 2007. Nous avions mené une action à l’aéroport même mais aussi lors de l’ouverture d’une importante nouvelle station de métro. En janvier de l’année passée, Greenpeace a alors acheté avec quelques Britanniques connus une parcelle de terrain là où la piste d'atterrissage devait se trouver : la campagne Airplot était née.

Le gouvernement doit refaire ses devoirs

Suite à la décision du gouvernement britannique de créer une troisième piste d’atterrissage à Heathrow, Greenpeace, ses partenaires et la population locale ont saisi la Haute Cour de justice. Cette extension, qui donnerait lieu à une forte augmentation du trafic aérien britannique et international, n’est pas en accord avec les défis liés aux changements climatiques. C'est principalement sur base de cet argument que le juge a donné raison à Greenpeace.

Le projet du gouvernement concernant une troisième piste d’atterrissage doit être totalement repensé suite à ce jugement. De plus, le gouvernement doit entièrement réviser sa vision de l’extension aéroportuaire dans l’ensemble de la Grande-Bretagne, qui date de 2003, à la lumière de la loi britannique sur le climat qui a été votée en 2008. Une grande victoire ! Greenpeace attend désormais du prochain gouvernement britannique (élections en mai-juin) qu’il balaye définitivement ces projets.

Un important précédent

L'importance de ce jugement ne doit pas être sous-estimée. Le fait qu’un projet à grande échelle comme une nouvelle piste d’atterrissage à Heathrow, où les intérêts sont considérables, soit effectivement confronté au défi climatique est extrêmement important d’un point de vue symbolique. En Grande-Bretagne, c’est un précédent qui aura aussi un impact sur d’autres projets du même type, comme par exemple de nouvelles centrales à charbon. Le juge indique implicitement que les objectifs climatiques britanniques mais aussi généraux pourront difficilement être atteints si le trafic aérien continue de croître. En effet, l’impact des vols sur le climat est trop souvent sous-estimé. Il est également important de noter que le juge a déclaré que la facette économique de l’extension de Heathrow serait très différente si les coûts des changements climatiques étaient pris en compte.

Une leçon à tirer pour la Belgique?

Greenpeace espère que ce jugement fera réfléchir les autorités belges. En effet, dans le cadre de son plan START, le gouvernement flamand veut doubler les vols de fret et de passagers à l'aéroport de Zaventem. Les projets d'extension du ring de Bruxelles entrent également dans le cadre de ce projet, tout comme l'augmentation prévue du nombre de terrains logistiques nécessaires. En Wallonie, rien ne semble non plus pouvoir freiner le développement des aéroports. Nous ignorons comment tout cela va pouvoir respecter le défi climatique et donc, la nécessité de diminuer radicalement les émissions liées aux transports. En effet, bien que notre pays travaille toujours à une loi climatique à part entière, nous devons déjà nous demander si quelques grands projets d'infrastructure ne vont pas à l'encontre de cette loi.

Aucun commentaire Ajouter un commentaire

Poster un commentaire 

Pour poster un commentaire, vous devez être inscrit(e).