Greenpeace mène une action sonore contre le nucléaire

Actualité - 9 octobre, 2009
« Avis à la population : la fermeture des trois plus anciens réacteurs nucléaire a un retard probable de dix ans. Le gouvernement s'excuse mais ici, c'est le nucléaire qui fait la loi. » C'est la teneur du message sonore que Greenpeace a diffusé au nom du Premier ministre Herman Van Rompuy, ce matin, à l'entame du Conseil des ministres.

12 militants déposent une installation sonore pour se faire entendre contre le nucléaire.

Les dés semblent jetés quant au sort réservé à la loi de sortie du nucléaire dans la déclaration gouvernementale attendue le 13 octobre prochain. Une prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires de 10 ans est bel et bien à l'ordre du jour pour les trois plus anciens réacteurs belges qui auraient - selon cette loi - dû cesser leurs activités en 2015. Pour Greenpeace, cette perspective est tout simplement impensable. Elle résulte d'un problème d'approvisionnement en énergies renouvelables monté de toutes pièces. En réalité, une lecture politique des conclusions de la fameuse étude GEMIX commandée par le ministre fédéral de l'Energie, Paul Magnette. La fermeture des trois premiers réacteurs en 2015 est envisageable comme l'atteste clairement les chiffres avancés dans cette étude.

Cette étude contient une liste des projets énergétiques alternatifs qui ont déjà obtenus le feu vert et qui ont toutes les chances d'aboutir. Il s'agit de projets dans le domaine du renouvelable; de la cogénération ou à des turbines gaz vapeur de nouvelle génération. Une fois réalisés, ces projets suffissement largement à remplacer les trois plus anciens réacteurs nucléaires. Il ressort d'une lecture approfondie de l'étude que le gouvernement s'apprête à ne pas tenir compte du potentiel en efficacité énergétique qui est pourtant décrit dans l'étude. Cette omission permet d'évoquer des problèmes d'approvisionnement et donc d'envisager la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires.

C'est le consommateur qui y perd

Un des experts à la base de l'étude GEMIX se distancie également des conclusions politiques de l'exercice mené à la demande du ministre de l'Energie, Paul Magnette. Pour ce professeur, en adoptant aujourd'hui des mesures d'efficacité énergétique, la Belgique peut s'engager dans la voie de la sortie du nucléaire. Pourquoi le gouvernement fédéral ne développe-t-il pas une politique ambitieuse d'efficacité énergétique ? La réponse se trouve peut-être dans le marchandage budgétaire auquel on assiste aujourd'hui. Le gouvernement espère puiser annuellement quelque centaines de millions d'euros dans les caisses de Suez/Electrabel.

Malheureusement, en se retranchant derrière des soi-disants problèmes d'approvisionnement, Paul Magnette pourrait compromettre sur le long terme la sécurité de cet approvisionnement, notamment parce que les investissements dans des énergies propres et renouvelables seraient tués dans l'oeuf suit à l'annonce de la prolongation du nucléaire.

Pour Greenpeace, il est essentiel que le gouvernement fasse le pari de l'avenir plutôt que s'enliser dans le passé. Si Herman Van Rompuy poursuit dans cette voie, c'est en fin de compte le consommateur qui paierait l'addition. L'option énergétique envisagée ne contribuera pas à diminuer nos factures d'électricité.  La position dominante d'Electrabel sur le marché belge s'en trouve renforcée. C'est d'ailleurs ce monopole de fait qui a par le passé contribué à plumer les consommateurs en leur proposant une électricité au prix fort.

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