Actualité - 2 mai, 2006
Bruxelles, 2 mai 2006 – Diminution de la qualité du sperme, croissance des cas de stérilité, anomalies génitales chez les nouveau-nés... Ce sont là autant de conséquences potentielles d'une exposition à des substances chimiques dangereuses créées par l'homme et utilisées dans nos parfums, tapis, produits électroniques, vêtements et autres biens de consommation! Il s'agit du constat inquiétant qui émane du rapport Fragile: Our Reproductive Health and Chemical Exposure publié ce jour par Greenpeace [1]. Ce rapport, qui fait l'inventaire de nombreuses études scientifiques parues ces dernières années, brosse un portrait inquiétant des problèmes de plus en plus nombreux liés à la reproduction et pouvant être la conséquence de la présence, dans notre corps, d'un nombre toujours croissant de substances chimiques créées par l'homme.
Rapport de Greenpeace identifiant l'impact des substances chimiques dangereuses sur la reproduction
Les analyses de sperme ont révélé, en 50 ans, une diminution de
50% dunombre de spermatozoïdes actifs par unité de volume. Il
apparaît aussique le nombre de couples stériles a plus que doublé
dans les paysindustrialisés depuis 1960 tandis que les cancers des
testicules sontdevenus de plus en plus communs. La proportion
filles-garçons à lanaissance a également fortement changé dans
certaines régions et desdéfauts du système reproducteur sont de
plus en plus souventenregistrés chez les petits garçons à la
naissance.
« Il est extrêmement perturbant deconstater qu'il semble exister un faisceau de preuves scientifiquesconcordantes établissant un lien entre l'exposition aux substanceschimiques créées par l'homme et les perturbations de notre systèmereproductif,
analyse le Dr. Fawaz Al Bitar de Greenpeace Belgique.
Greenpeace, dès lors, demande que toute substance chimique qui peutconstituer une menace pour l'homme soit retirée du marché quand dessubstances alternatives existent. »
La plupart de ces perturbations se sont produites à un stade
initial dudéveloppement de l'enfant, avant ou juste après sa
naissance. Parailleurs, des tests ont montré que l'exposition à
certaines substanceschimiques d'usage commun (alkylphénols,
phtalates, retardateurs deflamme bromés, organoétains, bisphénol-A,
muscs artificiels...)peuvent, dès la conception, affecter la
fertilité future de l'enfant.Ces substances chimiques mentionnées
en tant qu' exemples dans lerapport ne constituent qu'une petite
partie du problème. En effet, laplupart des substances chimiques
d'usage commun et largement venduesdans nos supermarchés n'ont
jamais été testées afin d'évaluer leursdangers pour la santé
humaine et l'environnement.
La législation européenne REACH [2] actuellement toujours en
cours dediscussion est supposée apporter un contrôle plus strict de
laproduction et de l'utilisation des substances chimiques.
Cependant unlobbying particulièrement agressif émanant de
nombreuses entrepriseschimiques a réussi à considérablement
affaiblir la portée de cettelégislation, de sorte que REACH
pourrait continuer à permettrel'utilisation de substances
perturbatrices de notre système hormonal etde nos organes sexuels
[3].
"De nombreux individus et couples voient leur vie et leur bien-être affectés par des problèmes de reproduction,
poursuit Fawaz Al Bitar.
Ilest essentiel que le principe de substitution soit inclus dans lalégislation REACH afin que les substances chimiques dangereusesprésentes dans nos produits de consommation soient systématiquementremplacées par des alternatives plus sûres, quand elles existent. »
Il est capital que ce message soit entendu par les gouvernements
del'UE et les membres du Parlement européen qui devront voter
lalégislation REACH à la fin de cette année.
Notes aux rédactions:
[1] FRAGILE: Our Reproductive Health and Chemical Exposure
disponible en cliquant
ici.
[2] REACH: Règlement portant sur l'enRegistrement, l'Evaluation
et l'Autorisation des substances CHimiques
[3] Rapport Fatal Flaws disponible ici.