Emprisonnés pendant 20 jours pour avoir défendu le climat...

Actualité - 6 janvier, 2010
Les quatre militants de Greenpeace interpellés le 17 décembre dernier, après s'être invités au dîner de gala de la Reine du Danemark organisé pour les chefs d'Etat présents à Copenhague, viennent d'être libérés. Leur détention en préventive aura duré 20 jours.

Après leur libération, les militants ont répondu aux questions des journalistes.

Cette libération n'est qu'une étape car ils risquent toujours d'être traînés devant les tribunaux danois et d'être condamnés à des peines de prison. Leur libération a été entre autres saluée par Mads Christensen, directeur de Greenpeace Nordic, la coupole qui chapeaute les bureaux danois, norvégien et suédois de notre organisation. Ce dernier n'a pas manqué de souligner le caractère injustifié de ce long séjour en préventive. 20 jours à l'ombre, c'est effectivement cher payé pour avoir rappelé l'urgence climatique à la communauté internationale.

Juan A Lopez de Uralde (directeur de Greenpeace Espagne), Joris Thijssen (campagne 'Climat' de Greenpeace Pays-Bas), le Suisse Christian Schmutz et la norvégienne Nora Christiansen, ont été arrêtés le 17 décembre dernier après avoir déployé une banderole marquée du slogan « Politicians Talk, Leaders Act ». L'issue déplorable du Sommet de Copenhague donne un sens prémonitoire à ce slogan qui souligne finement la différence existant entre des « politiciens bavards » et des « décideurs capables d'agir » pour le bien commun.

Avec humour

L'action des quatre militants était aussi pacifique que pleinement justifiée. Il s'agissait en outre d'une action parfaitement ludique et non dépourvue d'humour. Trois des militants s'étaient rendus en limousine au palais royal, la plaque de leur véhicule contenait les chiffres mythiques « 007 », des gyrophares avaient été achetés pour les besoins de l'action sur internet pour la somme modique de DKK 50, càd moins de 7 € !

Greenpeace a offert de coopérer avec la police danoise pour les suites de cette affaire et s'est engagée à renvoyer ses protagonistes au Danemark mais ces signes de bonne volonté n'ont pas fait mouche. La détention préventive ayant été confirmée le 23 décembre dernier. Une décision que certains - comme le défenseur des droits de l'homme britannique Richard Harvey - qualifient de contraire aux dispositions du droit international en matière de détention préventive.

Echec du sommet de Copenhague

Quant aux leaders mondiaux interpellés par Greenpeace lors du fameux dîner de gala de la Reine Margarethe du Danemark, inutile de rappeler l'ampleur de leur échec à lutter contre le réchauffement planétaire. Aucun accord contraignant n'est sorti du Sommet de Copenhague. Les scientifiques n'avaient pourtant eu de cesse de nous rappeler l'importance de maintenir l'augmentation des températures planétaires sous les 2°C. Si nous n'arrivons pas à relever ce défi, des milliards d'êtres humains souffriront des changements climatiques et la biodiversité planétaire connaîtra de nouveaux déboires.