Actualité - 11 août, 2011
Un nouveau rapport de Greenpeace confirme la dangerosité de la substance intégrée aux OGM pour détruire les mauvaises herbes : le glyphosate. Il s'agit de la substance active utilisée dans des dizaines d'herbicides disponibles dans le commerce. Le plus connu, c'est le Roundup mis au point par Monsanto et associé à de nombreux OGM.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) les plus commercialisés ont été modifiés pour résister aux herbicides, histoire de faciliter la vie des agriculteurs et d'intensifier leur culture. Il s'agit essentiellement de soja et de maïs. Ces plantes ont la capacité de résister à l'herbicide utilisé pour protéger les champs.
Ces manipulations ont pu avoir lieu parce que l'image que l'on avait des herbicides était plutôt celle de substances inoffensives pour l'homme et l'environnement. Greenpeace et GM Freeze ont compilé la littérature scientifique existante autour d'un de ces herbicides, le glyphosate. Résultat ? Ces molécules détruisent bien plus que quelques mauvaises herbes.
Impacts sur la santé
Le nouveau rapport de Greenpeace établi l'existence de liens entre l'utilisation de glyphosate et des problèmes de santé. En Argentine, des agriculteurs pulvérisant leurs cultures OGM avec ce poison ont fait face à quatre fois plus d'anomalies congénitales que la normale. Un lien a été établi avec une variété de cancer du sang. Le système nerveux pourrait aussi être affecté suite à une exposition à cette substance.
Impacts sur l'environnement
L'utilisation d'herbicides avec du glyphosate comme principe actif provoque de nombreux dégâts collatéraux notamment pour les organismes aquatiques qu'il s'agisse d'algues microscopiques ou de moules. Ces herbicides n'agissent pas de manière aussi ciblée qu'on voudrait nous le faire croire. Lorsque le vent transporte des pulvérisations d'herbicide d'autres plantes sont touchées. A terme, c'est la biodiversité qui s'effrite car les mauvaises herbes servent aussi à nourrir d'autres animaux. Des oiseaux se gavent par exemple de leurs graines.
Une escalade chimique
Ce tableau doit encore être complété par des effets néfastes au niveau des sols, ce qui à terme affectera le rendement des cultures. Quant à l'efficacité des OGM modifiés pour résister à des herbicides, tout porte à croire qu'elle ne résistera pas au temps. En effet, de nombreux scientifiques ont constaté l'apparition de « résistances ». Nous assistons à une véritable course à la chimie. Il faut de plus en plus de pesticides pour conserver les 'avantages' des OGM. Le retour à un système agricole plus durable permettra de casser ce cercle vicieux.
Greenpeace alerte les autorités concernées
Il est urgent de réévaluer la dangerosité du glyphosate. Quant à l'Union euopéenne, elle doit éviter d'ouvrir la porte à des organismes résistants à cette substance (plantes Roundup Ready) qui sont massivement cultivées en Amérique du Nord et du Sud.
En Belgique, comme ailleurs dans le monde, Greenpeace transmettra ce nouveau rapport aux autorités compétentes en matière de santé publique, d'agriculture et bien sûr d'environnement.
Envie d'en savoir plus? Consultez le résumé exécutif de ce nouveau rapport (FR) ou le rapport en anglais.