Le stockage sécurisé de déchets nucléaires n'existe pas

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Actualité - 23 octobre, 2013
Les fuites de déchets radioactifs venant de Doel montrent qu'une élimination fiable des déchets radioactifs n'existe pas. Ce qui prouve que le plan du gouvernement belge, qui est de stocker des déchets faiblement et hautement radioactifs de manière souterraine, est une solution artificielle. Tout comme l'était le déversement en mer de ces mêmes déchets.

Suivant la devise « qui ne sait pas ne fait pas de mal », l’industrie nucléaire belge a déversé, entre 1960 et 1982, quelque 55 000 fûts contenant 30 000 tonnes de déchets radioactifs dans l’Océan Atlantique, y compris dans le Golfe de Gascogne le long de la côte espagnole.



Greenpeace a toujours mené, depuis de nombreuses années, des actions non-violentes contre ces pratiques irresponsables de « dumping ». Les images des activistes de Greenpeace sur des canots en caoutchouc, positionnés en-dessous de grues occupées à manœuvrer les fûts de déchets radioactifs et déterminés à éviter ce déversement, ont fait le tour du monde et conscientiser la communauté internationale. Il est vite apparu que ces déchets allaient rouiller rapidement sous la pression de l’eau salée, éclater et que le potentiel de dilution des océans n’était pas illimité.

Interdiction

Contre l’avis de l’ONDRAF (Organisme National des Déchets Radioactifs et des matières Fissiles) et du secteur nucléaire, le gouvernement belge a volontairement signé en 1982 un moratoire sur le déversement en mer des déchets radioactifs. Par la suite, l’ONDRAF a tenté de renverser cette décision car elle assimilait le « dumping » en mer à une manière facile et peu coûteuse de se débarrasser des déchets nucléaires. En 1993, la Convention de Londres a entériné l’interdiction de cette pratique irresponsable, ce qui a contraint l’ONDRAF à revoir son mode de gestion des déchets radioactifs.

Fûts de déchets radioactifs

Aujourd’hui, il semble qu’un nombre important de fûts de déchets radioactifs conditionnés, que l’ONDRAF a stocké entretemps sur le site de Belgoprocess à Dessel, ont engendré des fuites. Pas après quelques centaines ou milliers d’années mais déjà après quelques décennies. Un sérieux avertissement qui se manifeste juste à temps. Le gouvernement belge a donné son feu vert à l’ONDRAF pour mettre ces déchets, soi-disant faiblement radioactifs et à la vie courte, sous béton dans un bunker. Une fois que cela est fait, il est impossible de contrôler l’intégrité des déchets, de les récupérer si nécessaire et de les « resécuriser ». Ils doivent être hermétiquement isolés de la biosphère pour 300 ans au moins, car durant ce temps, ces déchets soi-disant faiblement radioactifs et à la vie courte continuent d’émettre des rayonnements dangereux.

En ce qui concerne les déchets hautement radioactifs, à la vie beaucoup plus longue, la situation est sans doute encore pire. Ici aussi, l’ONDRAF pousse le gouvernement à prendre la décision de déverser des déchets radioactifs dans des couches d’argile souterraines de la Campine. Cela dit, ces déchets représentent toujours un danger durant des centaines de milliers d’années. La question n’est donc pas de savoir si les substances radioactives peuvent à nouveau se retrouver dans la biosphère à travers l’écoulement des eaux souterraines mais plutôt quand vont-elles se retrouver à nouveau dans la biosphère ?

Les déchets nucléaires qui ont été déversés en mer en 1983 sont en théorie faiblement radioactifs mais à cette époque, on n'assurait pas de suivi rigoureux et aucun inventaire précis des déchets n'était réalisé.

 Besatzung des Forschungsschiffes "Walhter Herwig" findet Faesser mit Atommuell im Nord-Ost Atlantik.Crew of research ship "Walther Herwig" finds barrels with nuclear waste in the North-East Atlantic.© Greenpeace Besatzung des Forschungsschiffes "Walhter Herwig" findet Faesser mit Atommuell im Nord-Ost Atlantik.Crew of research ship "Walther Herwig" finds barrels with nuclear waste in the North-East Atlantic.© Greenpeace

Aucune solution fiable


Avec cette même certitude scientifique qu’avançaient les ingénieurs nucléaires jusqu’aux années 1980 pour affirmer que le déversement de déchets radioactifs en mer était une solution idéale, ils défendent désormais le « dumping » de déchets nucléaires dans des galeries souterraines ou dans des bunkers. La découverte de ces fuites radioactives illustre bel et bien que ni le déversement en mer, ni les concepts de « dumping » irréversibles pour des déchets faiblement ou hautement radioactifs n’étaient justifiés.

C'est pour ca que Greenpeace veut:

1) fermer les centrales nucléaires et certainement pas prolonger la durée de vie d'un vieux réacteur

2) sécuriser les déchets existants en surface de manière temporaire, pour qu’ils puissent être facilement récupérer, inspecter et « resécuriser »

3) rechercher un concept de gestion de déchets qui offrirait des garanties, plutôt que de s’orienter vers des solutions artificielles qui prônent le déversement en mer ou en sous-sol.

Eloi Glorieux, responsable de la campagne Nucléaire pour Greenpeace Belgique

VIDEO - Vous désirez en savoir davantage sur le déversement en mer de déchets radioactifs ? Consultez le documentaire "Radioactive waste: Dumped and Forgotten" de Chris Busby et John Large:

 

PHOTO -
En 1982, le navire Rijnborg a déversé 7000 tonnes de déchets nucléaires dans l'Atlantique. Durant une action de protestation pacifique menée par Greenpeace, deux fûts de déchets ont été déversés sur le bateau de Greenpeace, ce qui l'a fait chavirer et qui a blessé le militant Willem Groenier.













2 commentaires Ajouter un commentaire

(Non-inscrit ) Guy dit:

Et pourquoi pas dans l'espace ?

Posté 29 juin, 2014 à 13:15 Signaler un abus Répondre

SylvainHood dit:

Près des côtes d' Europe reposent ainsi plus de 100 000 tonnes de déchets radioactifs autre documentaire intéressant sur le TO...

Posté 24 octobre, 2013 à 23:49 Signaler un abus Répondre

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