La nouvelle année a bien commencé. Début janvier, le Standaard et Het Laatste Nieuws ont fait état d’une nouvelle tendance pour 2017 : jardiner sans glyphosate. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat de notre campagne contre la vente d’herbicides nocifs comme le Roundup et le Weedol.

Plus de glyphosate au supermarché non plus

Nous nous attendions à ce que le leader du marché, Brico, en profite pour retirer tous les produits à base de glyphosate de ses rayons. Dans les pays voisins, de nombreuses enseignes n’ont pas attendu une interdiction nationale ou européenne. Elles ont retiré le poison de leur gamme depuis que des experts de l’Organisation mondiale de la Santé ont classifié le glyphosate comme « probablement cancérogène ». Récemment, la chaîne de supermarchés U n’a pas souhaité attendre que l’interdiction du glyphosate par le gouvernement français devienne effective en 2018 pour agir.

En Belgique, les chaînes de bricolage et de jardinage jouent un jeu cynique : « tant que les produits contenant cette substance sont autorisés, nous continuerons à en vendre. » Au diable les nombreux signaux de nocivité du glyphosate pour les humains et pour l’environnement, et l’avis des scientifiques qui insistent sur l’urgence de conduire de nouvelles recherches sur les effets du glyphosate. Des recherches publiques et non à la solde des producteurs, cela va sans dire.

Interflower n’en veut plus

Tous les magasins ne sont toutefois pas à mettre dans le même sac. En décembre, Interflower a décidé de ne plus vendre aucun produit contenant du glyphosate, en réponse à notre campagne. Ce n’est peut-être pas une grande chaîne, mais son annonce a une grande valeur symbolique. Interflower nous a confirmé que ces herbicides nocifs génèrent des marges bénéficiaires importantes, ce qui explique bien sûr pourquoi Brico campe sur ses positions. Mais Brico dégage du profit sur le dos de notre santé et de l’environnement. Combien de temps peut-il maintenir un modèle économique aussi antisocial ?

La Wallonie et Bruxelles ouvrent la voie

Heureusement, l’utilisation du Roundup dans les maisons et les jardins sera fortement mise sous pression en 2017. La Wallonie prépare une législation spécifique pour interdire l’utilisation du glyphosate par des particuliers. Elle n’a pas le pouvoir d’interdire la vente des produits contenant du glyphosate dans les magasins de bricolage (parce qu’il s’agit d’une compétence fédérale), mais elle peut l’entraver. Dans tous les cas, la Wallonie donne le signal que le glyphosate n’est pas du tout aussi sûr qu’on a toujours voulu le faire croire. Dans la région de Bruxelles, l’utilisation de ces herbicides est déjà interdite. Pourquoi prendre de telles mesures si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

La Californie étiquette le Roundup

Et que penser de l’État américain de Californie, le premier à exiger que Monsanto place un avertissement sur le cancer sur tous les conditionnements de Roundup. Avant de vous mettre à dos une puissante multinationale comme Monsanto, mieux vaut être sûr de son fait. Les esprits semblent enfin mûrs pour une réglementation beaucoup plus stricte du glyphosate.

Une initiative citoyenne européenne

À la fin de cette année, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) doit se prononcer sur le glyphosate. Parce que les États membres de l’UE ne se sont pas accordés en juin 2016 sur une nouvelle autorisation du glyphosate, tout le monde est maintenant suspendu à la décision de l’ECHA.

Ce début du mois de février voit naître une initiative citoyenne européenne visant à recueillir un million de signatures pour l’interdiction du glyphosate. Greenpeace y contribue. Si cet objectif est atteint, la Commission européenne est tenue de répondre officiellement à cette demande. Très bientôt, nous vous communiquerons des informations complémentaires à ce sujet.

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