Comment désherber sans poison ? Un petit coup de sonde dans les magasins de bricolage nous apprend que la connaissance des risques inhérents aux produits contenant du glyphosate est limitée, pour ne pas parler des alternatives. La fédération du commerce Comeos assure quant à elle qu’il y a suffisamment d’informations et d’alternatives…

A L’ACTION !

Vous voulez mettre les chaînes de magasins sous pression afin qu’elles retirent de leurs rayons leurs herbicides nocifs ? 

- Rendez-vous dans votre supermarché ou magasin de bricolage, contrôlez s’ils vendent effectivement des pesticides contenant du glyphosate comme Roundup et Zapper (consultez l’étiquette en cas de doute)

- Interpellez un collaborateur et demandez-lui s’il sait quelque chose à propos des risques que présente le glyphosate.

- Interrogez-le à propos des alternatives non nocives. 

Communiquez-nous vos infos via

Risques inhérents au glyphosate

"Si c’est légal, c’est que ce n’est sûrement pas  dangereux"
(Travailleur dans un magasin de bricolage)

En avril 2015, l’Organisation mondiale de la santé a catégorisé le glyphosate comme étant ‘probablement cancérigène’. A la suite de cette déclaration, une coalition d’organisations dont Greenpeace a envoyé un courrier aux ministres de la Santé publique et de l’Agriculture ainsi qu’à tous les commerces de détail (principalement les magasins de bricolage) pour attirer leur attention sur les risques que présente le glyphosate sur la santé humaine. 

Notre demande était claire : retirez ces produits des rayons et prévoyez suffisamment d’alternatives. Le secteur du commerce de détail, de concert avec Phytofar (la fédération des producteurs de produits phytosanitaires), nous a répondu qu’il n’y a aucune ombre au tableau. Les produits contenant du glyphosate peuvent être vendus ET faire l’objet d’une promotion tant que les autorités le permettent, tel est leur raisonnement.

Que Phytofar réagisse de la sorte n’est pas une surprise. Le glyphosate se retrouve dans presque tous les produits que ses membres comme Monsanto, Syngenta, Bayer ‘refilent’ aux consommateurs par l’intermédiaire du commerce de détail. L’organisation se doit de défendre les intérêts de ses membres avant l’intérêt général, c’est ainsi que cela se passe. Comeos déçoit en annonçant que ses membres ne doivent rien entreprendre et qu’il y a suffisamment d’informations et d’alternatives disponibles. Est-ce vraiment le cas ?

L’heure du test a sonné

"Jamais entendu parler de risques, cela marche très bien"
(Travailleur dans un magasin de bricolage)

Nous avons réalisé un petit test dans 20 magasins tant en Flandre qu’en Wallonie. Dans deux magasins, nous avons bénéficié d’informations relativement étendues sur les risques inhérents au glyphosate. Dans les autres, nous avons eu des réactions allant de la totale méconnaissance à l’allégation que c’était absolument sûr mais qu’il était ‘mieux de ne pas l’utiliser à l’intérieur’.

Nous avons également demandé des alternatives pour désherber. A cette demande, différentes alternatives nous ont été proposées. Parfois, on nous a mis en main un autre herbicide, selon d’autres encore il n’y a pas d’alternatives. Ailleurs, on nous a expliqué en détail l’utilisation d’outils pour sarcler (désherber) le jardin... 

L’allégation de Comeos semble ne pas correspondre à la réalité sur le terrain. Les magasins sont insuffisamment informés.

Le commerce de détail belge apathique

"Aucune idée, c’est peut-être bien pas trop bon ?"
(Travailleur dans un magasin de bricolage)

Intratuin et Praxis aux Pays-Bas, COOP et Migros en Suisse et TOOM (Rewe) en Allemagne ont retiré de leurs rayons les produits contenant du glyphosate. Ils se préoccupent des risques sur la santé et y voient la possibilité de se démarquer des autres magasins. Les chaînes belges, par contre, ne bougent pas  et se retranchent derrière leur fédération. C’est dommage car elles pourraient se profiler comme des centres de jardinage qui proposent des alternatives écologiques aux herbicides. Un vrai amoureux de son jardin ne pensera jamais à l’empoisonner avec des herbicides. Il existe suffisamment d’alternatives !

Le seul point positif est que les magasins en Belgique sont obligés, au printemps, de communiquer des informations sur les risques inhérents aux produits phytosanitaires et sur les alternatives à ce propos. Mais c’est une maigre consolation.

Sous pression

Notre petite enquête aura vraisemblablement amené beaucoup de vendeurs à y réfléchir et à faire sonner le téléphone des sièges centraux. C’est exactement l’objectif. Le commerce de détail en Belgique doit prendre des mesures : retirer le glyphosate des rayons et chercher des alternatives utilisables et pratiques et aussi les mettre en avant dans les rayons des magasins.  Ce ne sera le cas que si on le leur demande : élargissons donc notre petite enquête.

 Afin d’accroître la pression sur le commerce de détail, nous vous demandons de réclamer des alternatives au glyphosate dans les magasins de bricolage. Plus nous serons nombreux à le faire, plus fort sera le signal.

Je me lance le défi de demander des alternatives aux pesticides contenant du glyphosate comme Roundup et Zapper dans mon supermarché ou magasin de bricolage.