MISE A JOUR : Ce 1er juin, la Commission européenne a annoncé vouloir prolonger l’autorisation du glyphosate pour une période de 12 à 18 mois. Dans cette proposition, la Commission ne tient malheureusement pas compte des conclusions du CIRC qui considère le glyphosate comme probablement cancérigène et n’inclut pas de restrictions à son utilisation.

Tant les parlementaires européens, que Greenpeace, demandent une interdiction immédiate pour :

  • L’utilisation de glyphosate par les particuliers

  • L’utilisation de glyphosate dans les espaces publics, les parcs, les plaines de jeux, aux abords des routes et des chemins de fer

  • L’utilisation de glyphosate dans les cultures juste avant la récolte

Même si la prolongation ne concerne qu’une période de 12 à 18 mois, le citoyen belge sera exposé à la même quantité de glyphosate et les doses de glyphosate dans notre corps resteront inchangées. Une prolongation sans restrictions n’est donc pas une option.

Le vote par les Etats-membres aura lieu lundi 6 juin.

Aidez-nous à convaincre notre ministre Willy Borsus

- Texte du 19 mai -

La Commission européenne n'a, une fois de plus, pas pris de décision à propos du fameux glyphosate. A force de reporter, espérons qu'elle finisse par renoncer !

C’est la deuxième fois déjà que les Etats-membres de l’UE refusent de plier sous la pression de la Commission. Ce n’est pas vraiment une surprise, car il est incompréhensible que cette dernière reste sourde aux inquiétudes de scientifiques indépendants, de parlementaires et de citoyens européens.

La remarque vaut également pour le ministre fédéral de l’Agriculture belge, Willy Borsus, l’un des rares ministres, parmi nos voisins, à suivre servilement les propositions des multinationales de l’agrochimie et à souhaiter la prolongation de l’utilisation du glyphosate. M. Borsus ne tient pas compte non plus de l’avis de la population belge. Près de 20.000 personnes lui ont déjà fait parvenir un courrier lui demandant de dire non à cette prolongation et tant la Région wallonne que la bruxelloise mettent actuellement des balises en vue de sortir de ces toxiques pesticides à moyen terme.

 

Le temps presse pour la Commission européenne. Bruxelles doit prendre une décision à propos du glyphosate avant la fin du mois de juin car c'est à ce moment-là que s'arrête l'autorisation actuelle d'utilisation de ce produit contesté. Nous continuons à suivre de près ce dossier.

- Texte du 17 mai -

Ce mercredi, les États membres de l’UE se prononceront sur la proposition de la Commission européenne de prolonger l’autorisation du glyphosate pour neuf années supplémentaires sans restrictions importantes. Notre ministre fédéral de l’Agriculture, Willy Borsus, se prononcera lors de cette réunion. Quel que soit le résultat du vote, le soutien aux pesticides nocifs comme le glyphosate se lézarde de plus en plus...

Vous en avez peut-être entendu parler dans les médias. Ce lundi, le JMPR, un comité conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré qu’il estimait que le glyphosate ingéré par le biais de l’alimentation ne présentait « probablement pas de risque de cancer pour les humains ». Sa conclusion semble en contradiction avec celle du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de la même OMS (en fait, l’OMS étudie la nocivité du glyphosate, tandis que la FAO se penche sur les risques qu’il présente). Le fait qu’au moins deux experts du JMPR impliqués dans l’évaluation de l’herbicide ont des liens avec l’industrie soulève des questions quant à l’indépendance de cet avis.

Une décision comme l’autorisation du glyphosate, qui concerne des millions de personnes, doit être fondée sur une transparence totale et une science indépendante, et non sur des intérêts industriels. Il serait irresponsable de simplement balayer sous le tapis les avertissements sur les dangers du glyphosate.

En quête d’une vision

Cette vision ne viendra pas des autorités belges. Celles-ci se réfugient derrière le cadre juridique et se bornent à constater que le dossier du glyphosate est en ordre. Elles ne voient dès lors aucune raison de ne plus autoriser le glyphosate. Cependant, toute l’affaire respire le conflit d’intérêts et une interprétation douteuse des études scientifiques. Des motifs dont le cadre juridique ne peut pas tenir compte à l’heure actuelle. Mais notre ministre de l’Agriculture, Willy Borsus, peut toutefois prendre une décision politique qui reflète une vision à l’égard de la santé humaine et d’un environnement sain.

Les Belges ne veulent plus du glyphosate

Greenpeace n’est pas seule à demander à nos ministres une vision pour un monde sans pesticides. Au moins 17.500 personnes ont demandé par courrier à Willy Borsus de ne pas accorder de nouvelle licence au glyphosate. Plus de 40.000 Belges ont signé la pétition AVAAZ contre la nouvelle autorisation. De plus en plus de gens frappent à la porte de Nature & Progrès, de Greenpeace et d’autres organisations environnementales en recherchant des alternatives pour lutter contre les mauvaises herbes. Ces alternatives existent, non seulement pour les particuliers, mais aussi à grande échelle. Il suffit par exemple de regarder ce que font les villes et communes. Tous les agriculteurs biologiques travaillent sans glyphosate. Défendre jalousement une industrie en particulier parce que quelques groupes ne souhaitent pas abandonner leur herbicide bien-aimé n’est pas une politique d’avenir. L’appel à un environnement sans pesticides ne fera inévitablement que croître.

Le train est déjà en marche

La ministre française de l’Environnement a très clairement fait savoir qu’elle s’opposera au glyphosate. Elle voit donc des raisons suffisantes pour retirer par précaution ce produit des rayons. Sa démarche s’inscrit également dans la politique française sur les pesticides. Ainsi, en France, en 2021, les particuliers ne pourront plus se procurer de pesticides. L’élimination progressive des pesticides y est déjà programmée. Les Pays-Bas aspirent également à une forte réduction de l’utilisation des pesticides. Les autorités de nos voisins du nord chargées de l’eau potable déclarent sans équivoque que les pesticides représentent un problème majeur pour l’approvisionnement en eau et que le glyphosate, en particulier, est de plus en plus problématique.

En Belgique aussi, il y a de l’espoir. Nos villes et communes sont déjà tenues de renoncer aux pesticides pour lutter contre les mauvaises herbes et autres parasites. Il y a quelques semaines, la Région bruxelloise a officiellement déclaré qu’elle interdirait le glyphosate. Nous savons que le ministre wallon Carlo Di Antonio étudie également les mesures que la Région wallonne pourrait prendre.

Aux dernières nouvelles, l’Allemagne doute à nouveau de la position qu’elle adoptera sur l’autorisation du glyphosate.

L’avenir sera sans pesticides, et le train pour y arriver est en marche. Nous sommes déjà leader en matière de réglementation pour les communes. Nous devons faire en sorte de le devenir en matière d’utilisation agricole et non-professionnelle.

Willy sera-t-il sauvé ?

Les preuves contre le glyphosate s’accumulent. De plus en plus d’études montrent également que le glyphosate et ses produits dérivés sont omniprésents dans notre environnement et dans le corps humain. Toutes les conditions sont réunies pour appliquer le principe de précaution. Bien sûr, ça nécessite un peu de courage politique parce que le glyphosate et les produits qui en contiennent sont populaires dans le monde entier et sont les enfants chéris d’une des entreprises agricoles parmi les plus puissantes du monde. Mais ceci n’a bien entendu aucune importance pour notre Willy. Nous espérons bien que Willy sera sauvé et dira « non » au glyphosate !