Pour bon nombre d’entre nous, les millions de tonnes de pesticides chimiques utilisés dans l’agriculture sont une vérité qui dérange. Un nouveau rapport de Greenpeace analyse en détail le coût environnemental de l’agriculture actuelle, largement industrialisée. 

Ces 50 dernières années, les agriculteurs ont pulvérisé sans compter leurs cultures au moyen d’un vaste assortiment de pesticides. Et ce, par simple habitude ou en ultime recours pour venir à bout d’un fléau particulièrement dérangeant mais aussi, parce que le consommateur demande des fruits et des légumes au look parfait. C’est ainsi que tout au long de sa croissance, une plante est régulièrement aspergée de substances chimiques. Les prévisions indiquent que le nombre de pesticides utilisés par culture augmentera globalement, même sur les marchés européens.

Pollinisation

En raison de notre dépendance aux pesticides – on peut parler d’addiction - il est aujourd’hui difficile de trouver un écosystème qui n’a pas été en contact avec ces substances chimiques. Presque un quart des espèces végétales et animales menacées est victime de l’utilisation de pesticides et d’engrais artificiels. La survie de ces espèces, mais aussi le rôle crucial qu’elles jouent via la pollinisation par exemple, est aujourd’hui menacée.

Le rapport Europe’s Pesticide Addiction se base sur des études existantes portant sur l’emploi de pesticides synthétiques dans l’agriculture. Ces dernières forment une grave menace pour l’environnement soit de façon directe, en contaminant certaines sortes, soit de façon indirecte en s’introduisant dans la chaîne alimentaire et en mettant à mal des écosystèmes entiers.

Législation

Vous pensez peut-être: nous disposons d’une législation européenne stricte pour bannir les produits nocifs. La situation ne peut donc pas être si grave…

Il est toutefois clair que les procédures d’autorisation laissent à désirer.

Bon nombre de produits qui ont reçu le feu vert de l’Union européenne dépassent en fait le seuil critique du fait qu’ils se dégradent difficilement dans l’eau et le sol. Des cocktails de divers pesticides contaminent l’environnement, mais les conséquences de ces mélanges chimiques sont insuffisamment étudiées au cours de la procédure européenne d’autorisation.

Exposition à faibles doses

De plus, les études analysent les composants des pesticides et ne mesurent pas l’impact réel d’un produit mis en vente sur le terrain. La procédure européenne ne parvient pas suffisamment à évaluer les effets que peuvent avoir, à long terme, l’exposition à de faibles doses de pesticides. Elle se concentre surtout sur leur toxicité aiguë.

Cela n’est pas sans conséquence : même un usage réglementé des pesticides entraîne des risques inacceptables pour les écosystèmes qui rendent notre planète habitable.

Agroécologie

Chez Greenpeace, nous mettons tout en œuvre pour briser ce « cercle vicieux » et forcer un changement radical qui nous mènera sur la voie de l’agroécologie. En combinant science, innovation et respect de la nature et de la biodiversité,  nous pouvons protéger davantage les sols, l’eau et le climat. Soit trois éléments essentiels à notre production alimentaire. En Europe, ce sont avant tout nos dirigeants qui ont le devoir de mettre en place d’autres politiques et de soutenir les méthodes agroécologiques. Il n’y a que de cette façon qu’ils répondront aux demandes croissantes de la population désireuse de bénéficier d’une alimentation et d’une agriculture plus saine.

Mais vous aussi, vous pouvez agir ! Rejoignez notre mouvement de consommateurs consciencieux, de parents, de gourmets, de jardiniers écologiques ou encore d’agriculteurs innovants. En surfant sur jesaiscequejemange.org, vous découvrirez une plateforme créée pour toute personne qui en a assez de l’agriculture industrielle et qui désire s’engager concrètement pour l’agroécologie.

- Consultez le rapport complet (en anglais)

- Consultez le résumé du rapport (en français)