Comme on s'y attendait, la Commission européenne a prolongé de 18 mois le permis d'utilisation du glyphosate sans la moindre restriction importante.
D'ici la fin 2017, l'agence européenne des produits chimiques (ECHA) aura rendu son étude sur l'impact de ce controversé herbicide sur la santé et l'environnement.


C'est une décision imprudente prise par une Commission qui a clairement perdu le contact avec les citoyens européens, et soutenue docilement et silencieusement par de nombreux gouvernements nationaux, dont le belge. Le gouvernement fédéral - à l'image des régionaux -, ferait bien de préparer la sortie du glyphosate aussi vite que possible. L'usage de produits en contenant devrait dores et déjà être interdit à tous les particuliers et services publics.

Pas de majorité qualifiée

Vendredi, la Commission avait échoué pour la 4ème fois à obtenir le soutien d’une majorité qualifiée de pays de l’UE (représentant au moins 55 pourcents des pays et 65 pourcents de la population européenne) pour la prolongation de la licence du glyphosate. Cet échec ouvrait justement la voie à la Commission de procéder à une prolongation temporaire, même sans le soutien de la majorité des pays et des citoyens.

La licence originale de 10 ans du glyphosate expirait en juin 2012, mais la Commission l’a déjà prolongée deux fois, en 2011 et en 2015, pour un total de 14 ans. La Commission veut maintenant prolonger encore cette période jusqu’à un total de 15 ans et demi, jusqu’à la fin 2017, quand l’ECHA (l’agence européenne des produits chimiques) devrait rendre publique une évaluation des effets négatifs du glyphosate sur la santé humaine et l’environnement.

Préparer l'après-glyphosate

Greenpeace appelle la Commission européenne autant que le gouvernement belge à préparer un plan de sortie du glyphosate. Des milliers d’agriculteurs bios prouvent que gérer les mauvaises herbes sans pesticide est possible. Sur les champs, une combinaison de rotation des cultures et de cultures intermédiaires peut supprimer la croissance de mauvaises herbes. Des moyens mécaniques peuvent ensuite éliminer celles qui restent.

Pour rappel, de sérieuses questions entourent l’herbicide le plus utilisé au monde depuis que les experts sur le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé (CIRC) ont découvert que le glyphosate était probablement cancérigène. L’Autorité europénne de sécurité alimentaire (EFSA) a contredit le CIRC en novembre dernier en affirmant le contraire. L’EFSA a partiellement basé son évaluation sur des études secrètes commanditées par les producteurs de glyphosate, alors que l’évaluation du CIRC ne se base que sur des études scientifiques indépendantes et publiques.

La saga continue…

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