Francesca se rend au pôle Nord en compagnie de Greenpeace et tient un blog sur ce voyage. Voici l’épisode 1.

Pour ce voyage, je pars avec la plus grosse de mes valises. C'est nouveau pour moi, j'ai plutôt l'habitude d'emporter le moins possible. Mais cette fois, c'est différent. Pour partir au pôle Nord, les vêtements à prendre prennent beaucoup de place : chaussures de marche, veste de ski, bonnet, écharpes, sous-vêtements thermiques... Mieux encore que Joeri, chargé de mission chez Greenpeace et mon compagnon pour ce voyage, je sais à quoi m'attendre.

Je connais les îles Spitzberg, situées à plus de 500 km au nord de la Norvège, pour y avoir déjà passé trois mois il y a des années, pour la réalisation du film 'Licht', 'Lumière' si vous préférez. Nous y étions au cœur de l'hiver, il faisait nuit 24 heures sur 24 et, en raison des fréquentes tempêtes de neige, nous avions vraiment l'impression d'être seuls au monde.

Début octobre, les températures seront encore clémentes. Une bonne nouvelle pour nous, les participants à l'expédition. Mais de façon générale, cette nouvelle à de quoi inquiéter : il ne devrait pas y faire si chaud à cette période de l'année. Or, on constate que les étés y sont de plus en plus longs et chauds. Les journaux en parlent régulièrement. Beaucoup se disent « et alors ? », le climat a de toute façon déjà perdu la boule. Mais pour ma part, je refuse de m'incliner devant autant d'indifférence. Oui, nous avons déjà dépassé le tipping point, le point de non-retour. Et oui, les dégâts liés au réchauffement de la terre sont déjà considérables. J'ai lu la semaine dernière que les coûts s'élèvent déjà à 1.200 milliards de dollars par an. Hallucinant !

Et pourtant, je ne veux pas me ranger du côté des pessimistes : je suis consciente que la situation pourrait être encore bien plus grave et surtout, que nous pouvons encore inverser la tendance. Je nous imagine être sur un toboggan et avoir le choix entre atterrir de façon brutale ou carrément s'écraser au sol. On peut encore agir pour limiter les dégâts mais, malgré tous les rapports, études et Sommets climatiques, force est de constater qu'au niveau politique, c'est l'inertie.

Mardi soir, je suis partie au pôle Nord parce que je veux voir de mes propres yeux à quel point les îles Spitzberg et toute la région ont changé durant ces 15 dernières années. Et je témoignerai ensuite de ce que j'ai vu, auprès de qui voudra l'entendre. Sommes-nous d'accord avec la décision d'une poignée de compagnies pétrolières qui aujourd’hui, dépensent des milliards pour faire des premiers forage au pôle Nord et ce, pour nous fournir en pétrole pendant trois petites années à peine ? Ces forages se produiront si nous ne faisons pas entendre notre voix, en masse.

En tant qu'individus, nous pensons ne pas avoir d'impact... Greenpeace parvient à rassembler toutes vos voix pour qu'enfin, elles soient entendues. Touche pas au pôle ! Save the Arctic.

L'Arctic Sunrise en Arctique

-Francesca Vanthielen est une actrice et présentatrice flamande. Avec Greenpeace, elle effectue un voyage au pôle Nord à bord de l'Arctic Sunrise, pour constater de ses propres yeux les effets des changements climatiques sur la région.