Voitures de société

"L'industrie automobile peut vraiment “mieux faire”."

Notre message est simple : cela n'a pas de sens de chercher à solutionner le problème de congestion automobile en sortant les bétonneuses et certainement pas tant qu'il y aura autant de voitures de société sur nos routes.

L'impact d'une révision du régime fiscal favorable dont bénéficient les voitures de société sur le ring de Bruxelles (R0) n'a pas encore été étudié. Cette lacune laisse pantois. Surtout quand on sait qu'une voiture sur deux sur le R0 est une voiture de société. Le problème avec ces voitures c'est qu'elles bénéficient d'une aura qui semble inattaquable. En parler, c'est s'attaquer à un tabou.

 

Une visite guidée spéciale

Curieusement, je me suis bien amusé pendant le récent Salon de l'Auto.Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé mais je commence à apprécier les moments passés au beau milieu des bolides. Un comble pour le responsable d'une campagne 'Transport' ? Je profite en réalité de l'occasion pour guider des journalistes dans les palais du Heysel. La visite est instructive. J'ai ainsi pu informer les auditeurs de la Première, pendant la tranche info matinale de la RTBF. C'était pour moi l'occasion de relativiser le marketing vert autour des performances écologiques des voitures. J'avais tous les éléments en main pour démontrer que certaines choses vont dans le bon sens mais que de façon générale, l'industrie automobile peut vraiment “mieux faire”.

Je ferai même mieux de dire “doit mieux faire”. Rien de tel pour faire pâlir le 'vert' dont se parent les voitures du Salon de l'Auto que de les mettre en perspective avec les impératifs de la lutte contre le réchauffement planétaire.

Les constructeurs automobiles ont marqué des points, c'est indéniable. Les normes européennes de CO2 des nouvelles voitures portent leurs fruits. Pourtant, les constructeurs peuvent encore se permettre beaucoup trop de tergiversations car ces normes sont en réalité bien trop laxistes.

Du pétrole au Pôle nord

C'est inacceptable. Surtout quand on sait à quel point le secteur Transport pèse sur le climat. Ce secteur est à la base de cette recherche désespérée pour découvrir de nouveaux gisements de pétrole. BP qui vient de mettre le cap sur l'Arctique est à la pointe de ce combat d'arrière garde.

Le pire, c'est que le réchauffement planétaire contribue à la fonte de la calotte glacière et facilite la vie de ces chercheurs d'or noir. En d'autres termes, les quantités énormes de CO2 qui sont éjectées par nos pots d'échappement risquent de provoquer une nouvelle ruée vers le pétrole. Nous risquons de mettre le pied dans un sale engrenage et de ne rien faire d'autre que d'émettre encore plus de CO2.

Enfin, tout cela fait que nous sommes encore plus motivés à garder le cap sur nos objectifs de réduction de CO2. Greenpeace se coupera en quatre pour défendre les territoires inexplorés du Pôle nord en luttant contre notre dépendance aux énergies fossiles.