Notre responsable de campagne climat Joeri Thijs est en ce moment à Lima (Pérou). Il fait partie de la délégation belge qui suit les négociations internationales du sommet climatique. Découvrez son deuxième blog ci-dessous :

La Belgique pointée du doigt à Lima

Ici, à Lima, tout le monde travaille dur à l'élaboration de l'accord que la communauté internationale veut sceller l'année prochaine à Paris. Les discussions se heurtent régulièrement à des questions fondamentales telles qu'une répartition équitable des efforts entre les pays industrialisés ou « développés » et les pays en développement. Cet exercice délicat d'équilibrage est essentiel pour pouvoir progresser dans le processus de négociation.

La bonne nouvelle est que le Fonds vert pour le climat des Nations Unies a (enfin !) été activé. Il est prévu que ce fonds récolte 100 milliards de dollars par an d'ici 2020. Cet argent doit servir à aider les pays plus pauvres à lutter contre le changement climatique.

Pratiquement tous les pays développés ont déjà mis la main à la poche. Malheureusement, notre nation fait partie du petit groupe de pays qui, visiblement, juge inutile d'apporter sa contribution, ou qui n'y est en tout cas pas parvenu jusqu'à présent en raison de querelles politiques internes. C'est tout bonnement scandaleux.

Nous attendons dès lors des ministres qui arriveront la semaine prochaine qu'ils emportent avec eux leur chéquier. Toutefois, le mal en termes d'image est déjà fait. Aux côtés de l'Australie, de l'Irlande, de l'Autriche, de l'Islande, de la Grèce et du Portugal, la Belgique a reçu, dès le premier jour de la conférence, le dénommé Prix Fossile. Il s'agit d'un « prix » décerné par la société civile en marge du sommet climatique aux pays qui entravent le bon déroulement du processus de négociation.

Non seulement nos ministres ne délient pas les cordons de la bourse, mais ils tergiversent hélas aussi avec leur propre politique climatique. Et cela n'a pas échappé non plus au groupe de personnalités flamandes qui ont lancé cette semaine l'action pour le climat Klimaatzaak. Elles comptent attaquer en justice les pouvoirs publics de ce pays en raison de leur attitude incroyablement laxiste à l'égard du problème climatique.

Un seul ministre s'est d'ores et déjà empressé de réagir, bien que d'une façon malheureuse. La ministre flamande de l'environnement Joke Schauvliege a, d'une manière peu respectueuse dans une lettre ouverte, renvoyé la balle vers les initiateurs, au lieu de réagir véritablement sur le fond. Une réaction qui témoigne d'une faible envergure d'homme (ou plutôt de femme dans ce cas-ci) d'État. Pour les observateurs, ce fait n'est hélas, depuis longtemps déjà, plus vraiment surprenant.

Je soutiens entièrement l'action Klimaatzaak et appelle tous les citoyens qui se sentent concernés à se constituer partie pour ce procès ! Osons prendre ce problème climatique à bras-le-corps. Au Pérou mais au moins tout aussi intensément chez nous en Belgique !

Salutations belges chaleureuses, et malgré tout un peu honteuses, de Lima.

Précédemment publié : "USA et Chine encore un peu plus sur la bonne voie ?"