C’était la deuxième fois que je vivais cette magnifique expérience. Mercredi passé, j’ai pris part, en tant que responsable de campagne climat, à une excursion en mer organisée par Greenpeace Belgique. Nous avons embarqué à Ostende et pris la direction du Thorntonbank, premier parc éolien belge en mer. Quel plaisir, quelle sensation de se retrouver à nouveau au plus près d’une des solutions énergétiques pour un avenir propre et durable.

Mais j’ai surtout été surpris de voir une vieille connaissance sur place… Qui était donc là, occupée à travailler au Thorntonbank ? Une équipe de l’entreprise belge DEME ! Mais oui, vous savez, DEME, cette compagnie qui participe actuellement à la construction du port Sabetta en Arctique russe. Un port qui servira de plaque tournante pour l’exploitation puis l’exportation de gaz et de pétrole issus des eaux arctiques.

Deux visages... contradictoires

Le contraste est saisissant : d’un côté, DEME contribue à la mise en place de solutions énergétiques durables et de l’autre, il s’engage dans un projet destructeur, qui nuirait aux populations locales, à de nombreuses espèces animales  et qui donnerait un coup de "boost" supplémentaire au réchauffement climatique. L’entreprise belge prétend opérer de manière durable. Elle prétend se soucier de l’avenir des générations futures. Je suis pourtant forcé de constater que ces belles paroles sont plus que relatives


DEME à l'ouvrage au Thorntonbank.

Nous savons qu’il est impossible d’opérer de manière durable en Arctique. Et nous savons que cette magnifique région, qui joue un rôle capital pour l’équilibre de notre climat, doit absolument être préservée de toute activité industrielle. Qui plus est, au moment où DEME a choisi de rejoindre la péninsule de Yamal, l’impact de ses activités de dragage n’avait pas encore été suffisamment étudié. Un nouveau rapport environnemental pour l’ensemble du projet Sabetta devrait être publié dans les prochaines semaines. DEME ne l’a pas attendu, visiblement plutôt appâtée par l’argent que par le respect de ses présumées normes environnementales de haut niveau.

Une position plus ferme pour un avenir durable

Peut-être suis-je naïf mais je continue à me demander comment une entreprise comme DEME persiste à s’engager dans un projet aussi destructeur et flou que celui de Sabetta, sans connaître précisément toutes les conséquences néfastes qu’il pourrait engendrer. Vu son expertise en matière d’énergies renouvelables, je regrette vraiment que DEME ne prenne pas de position plus ferme et qu’elle ne donne pas uniquement la priorité à des projets qui contribueront à un avenir durable. Comme elle prétend s’en soucier. Il s’agit clairement d’une occasion manquée pour l’entreprise belge.

DEME, il est temps d’investir de manière cohérente. Et de choisir ton camp : combattre le réchauffement planétaire et quitter l’Arctique ou rester aux côtés de ceux qui contribuent à l’aggraver ? Notre mouvement mondial pour la protection Arctique est déjà solide. Continuons tous ensemble à le renforcer pour faire de cette région unique une zone naturelle préservée. Plus de 5 millions de personnes ont déjà signé notre pétition. Et vous ?