Voici les deux premiers épisodes du voyage de Françoise Wallemacq, journaliste à la RTBF, en Arctique. N'hésitez pas à suivre ses péripéties. 

Episode 1

J’arrive sous une pluie battante à l'aéroport de Longyearbyen, sur l'île de Svalbard. Il est 2h30 du matin, et il fait jour comme en plein... jour ! Atmosphère étrange avec ces filets de brume qui s'accrochent à des collines noires. La navette déverse des voyageurs bien équipés, qui vont visiblement faire de la marche.

L'hôtel de Mary Ann, une charmante sexagénaire blonde, est installé dans une longue série de containers situés au pied d'une mine de charbon désaffectée. Elle a construit son hôtel avec des objets de récupération: un bus scolaire, des meubles dépareillés. Elle en a fait un nid douillet, presque féérique dans ce lieu plutôt hostile à première vue.
Le matin est venu, mais la pluie persiste. Le bateau de Greenpeace mouille déjà dans le port, l'émotion m'étreint quand j'aperçois sa silhouette au loin. A 15h30, Daniela, de l’équipe, vient me chercher. Nous montons à bord d'un « dinghy » gonflable pour atteindre le bateau vert aux couleurs de l'arc-en-ciel. L'Arctic Sunrise lèvera l'ancre la nuit prochaine.

Episode 2

L'Arctic Sunrise lève l'ancre

L’Arctic Sunrise a levé l'ancre cette nuit, à 3h du matin. Nous quittons Longyearbyen pour descendre vers le sud de l'archipel de Svalbard. Ce matin, la mer était agitée et plusieurs membres de l'équipe ne sont pas dans leur assiette ! C'est d'ailleurs un sujet de conversation passionnant : le mal de mer ! Chacun y va de son expérience et de ses conseils. Manger du gingembre cru, regarder l'horizon en se laissant fouetter par les embruns. Marty, le finnois qui paraît toujours fâché (« I'm not angry , I'm just Finnish ! ») affirme ne pas connaître cette malédiction maritime.

Pendant que le bateau file vers les zones de pêche, chacun vaque à ses occupations. Briquer le pont, repeindre les rambardes, graisser les chaînes, faire la vaisselle, rêver, discuter... Le temps passe vite mais les journées sont longues puisqu'ici, en cette saison, le soleil ne se couche jamais.

Pendant la pause, Mike, le capitaine (le barbu au centre de la photo) discute avec une partie de l'équipe, pendant que dans la cuisine, Phil et Willy, les cuisiniers, s'activent pour le repas du soir. Sur le pont, Helena est aux commandes. Au loin, on devine les montagnes du Spitzberg auréolées de brume.

L'équipage

Il faudra 30 heures de navigation pour atteindre notre but. Une zone fréquentée par les chalutiers de pêche, qui raclent les mers avec leurs filets géants. Des filets qui causent énormément de dégâts à cet écosystème très fragile. Il peut s'agir de bateaux norvégiens, russes ou britanniques, qui convoitent le cabillaud et l'aiglefin, très abondants dans cette région. Greenpeace a obtenu des grandes enseignes un moratoire sur la pêche de ces espèces au nord la mer de Barents, jusqu'ici protégée par la glace arctique.

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