Une enquête discrète de Greenpeace a révélé comment des entreprises de combustibles fossiles payent secrètement des chercheurs de grandes universités américaines pour rédiger des études qui sèment le doute sur la science du climat et promeuvent les intérêts commerciaux de ces entreprises.

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Se présentant comme des représentants de compagnies pétrolières et du charbon, des journalistes de Greenpeace au Royaume-Uni ont demandé à des professeurs de Princeton et de Penn State de rédiger des articles vantant les bienfaits du CO2 et de l’utilisation du charbon dans les pays en développement. Les professeurs ont accepté de rédiger ces rapports et ont affirmé ne pas devoir divulguer la source de leur financement.

Faisant référence à des documents financés par l’industrie, dont des témoignages devant des juridictions de l’État et des articles de presse, le professeur Frank Clemente de Penn State a déclaré: " En aucun cas, le commanditaire n’est mentionné. Je publie l’intégralité de mon travail en tant que chercheur indépendant."

Le professeur William Happer, universitaire climatosceptique de premier plan, a ainsi accepté d’écrire un rapport pour une compagnie pétrolière du Moyen-Orient et de ne pas divulguer sa source de financement. Il a également donné des détails sur une procédure de peer review non officielle par la Global Warming Policy Foundation (GWPF), un groupe de réflexion climatosceptique au Royaume-Uni. Il a ajouté qu’il pourrait appliquer ce même processus à un rapport financé par l’argent du pétrole, même s’il a admis qu’il aurait du mal à être publié dans une revue spécialisée.

Cette investigation menée par Greenpeace fait écho à l'affaire Willie Soon. Une enquête menée par le New York Times révéla que cet éminent universitaire avait accepté des dons provenant d'entreprises de combustibles fossiles et de donateurs anonymes en échange de la production d'articles scientifiques climatosceptiques.

Le temps est venu pour les climatosceptiques de faire le ménage !

Cette enquête a mis en évidence l’existence d’un réseau d’universitaires "à louer" et d’une filière qui permettent aux entreprises exploitant les combustibles fossiles d’influencer secrètement le débat sur le climat sans avoir l’air d’y toucher. Notre enquête a mis en évidence que des professeurs dans des universités prestigieuses peuvent être parrainés par des entreprises de combustibles fossiles étrangères pour rédiger des rapports qui sèment le doute sur le changement climatique,  et que ces professeurs gardent ce financement secret.

La question est désormais simple : les rapports scientifiques de ces dernières années qui ont semé le doute auprès du public sur la réalité du changement climatique ont-ils été effectivement financés par l’argent du pétrole, du charbon ou du gaz ? Cette enquête montre comment ils le font. Aujourd'hui, nous avons besoin de savoir où et quand ils l'ont déjà fait. Il est temps pour les climatosceptiques de faire toute la clarté.

L'histoire complète et tous les documents ont été publiés sur energydesk.greenpeace.org.

Par John Sauven, directeur exécutif de Greenpeace au Royaume-Uni

Article original en anglais sur http://energydesk.greenpeace.org/2015/12/08/exposed-academics-for-hire/. La version anglaise fait foi.