Demain, c'est le 8 mars, journée mondiale des femmes. Et Greenpeace, l'organisation pour laquelle je travaille, sort un rapport sur l'inégalité des genres face à la catastrophe nucléaire survenue à Fukushima le 11 mars 2011. Je l'ai lu. Un dimanche soir, lovée dans ma couverture bien au chaud. Et ce que j'ai lu m'a émue. Interpellée. Inquiétée. Révoltée. Oui, tout ça en même temps.

Je suis une maman de deux enfants. Une fille de 5 ans et demi et un garçon de trois et demi. Alors, quand j'ai lu les témoignages des mamans japonaises, je n'ai pas pu m'empêcher de me projeter. Et si c'était moi ? Et si c'était mes enfants ?

Que se passerait-il en Belgique ?

Nous avons aussi des centrales nucléaires en Belgique. Leurs alentours sont beaucoup plus densément peuplés que ceux de Fukushima. Qu'est-ce qui se passerait en cas de catastrophe nucléaire ici ? Serais-je évacuée ? Pour aller où ? Serais-je avec mes enfants ? Recevra-t-on des pilules d'iode assez rapidement ?

Il est prouvé scientifiquement que les femmes et les enfants, les fœtus féminins, les bébés filles sont beaucoup plus sensibles à l'iode radioactif. Si on n'a pas de pilule d'iode à disposition dans les heures qui suivent une catastrophe, nous courons des risques très importants pour notre santé : risque plus élevé de cancer de la thyroïde, de leucémie, grossesse compliquée, bébés avec des malformations, mort prénatale. Et l'exposition à la radioactivité au cours d'une vie, c'est pareil : plus l'exposition à la radioactivité est importante, plus les femmes et les enfants sont victimes.

Dans le suivi de la catastrophe, les femmes et les enfants de Fukushima ont subi, pêle-mêle, des pilules d'iode distribuées 5 jours seulement après la catastrophe, des manques sanitaires et d'intimité qui les impactaient plus que les hommes, des compensations financières qui n'étaient distribuées qu'à ces derniers, en tant que chef de ménage, une recrudescence des violences sexuelles et domestiques et même la distribution de nourriture contaminée dans des cantines scolaires !

Pensons aux générations qui vont suivre

Alors en vue de ce 8 mars, je pense aux femmes de Fukushima et aux risques qu'elles endurent chaque jour. Et je pense aussi à leurs enfants et aux générations qui vont suivre. Aujourd'hui, au Japon, beaucoup de femmes sont engagées contre le nucléaire, contre ces injustices. Elles ont pris les armes pacifiques pour lutter contre cette injustice qui fait que, dans une catastrophe nucléaire, les femmes et les enfants sont deux fois victimes.

Lisez notre rapport et dites non au nucléaire! (en anglais uniquement)