Jusqu’il y a peu, les groupes de pression en faveur du nucléaire citaient constamment l’exemple de la Corée du Sud, un pays qui avait largement opté pour ce mode de production énergétique. Aujourd’hui, pour les partisans du nucléaire, c’est une grande désillusion. Le réacteur de Kori 1 a été définitivement arrêté le 19 juin après que le gouvernement coréen a décidé, l’an dernier, de ne pas prolonger sa durée de vie.

À la suite de la cérémonie de clôture de Kori 1, le président sud-coréen Jae-In Moon a annoncé une nouvelle encore bien plus importante. Il a en effet annoncé sans ambages la fermeture de toutes les centrales nucléaires et au charbon du pays et une transition vers les énergies durables.

Tournant radical

Pour un pays industrialisé densément peuplé et gros consommateur énergétique comme la Corée du Sud, cette décision représente un tournant radical. Le pays compte actuellement non moins de 25 réacteurs nucléaires commerciaux qui produisent ensemble 30 %  de son électricité.

En 2011, l’exploitant de ces centrales nucléaires, KEPCO, annonçait encore qu’il allait investir une fortune dans le renforcement de sa capacité nucléaire et doubler la contribution du nucléaire à la production nationale d’électricité. Les partisans occidentaux du nucléaire voyaient là un signe de la « renaissance nucléaire ».

Depuis lors, le vent a commencé à tourner. Aussi bien l’opinion publique que les dirigeants politiques ont été fortement marqués par la catastrophe nucléaire de Fukushima, ville située non loin de la Corée du Sud. De surcroît, il est apparu que les certificats délivrés à l’occasion des contrôles de sécurité des centrales nucléaires ont été falsifiés pendant de nombreuses années.

Nos collègues en action

Nos collègues de Greenpeace Asie du Sud-Est, à Séoul, ont mené des campagnes intensives pour convaincre les responsables politiques du fait que l’énergie nucléaire et le charbon n’étaient pas des solutions d’avenir et qu’il fallait œuvrer d’urgence à une transition énergétique. Encore tout récemment, ils ont projeté le message « New Energy, New Korea » sur la centrale nucléaire de Kori. Le président coréen a compris ce message et a annoncé que son pays allait organiser une rapide sortie du nucléaire et du charbon.