Ce week-end, un incendie au niveau du transformateur a causé l’arrêt forcé de Tihange 3. Ce sont du coup 1000 MW de capacité de production qui sont retirés du réseau et ce, juste avant l’annonce d’une vague de froid. Cet événement montre une fois de plus qu’il n’est pas judicieux de dépendre, pour une part importante de notre production de courant, de grandes centrales nucléaires centralisées, comme le fait la Belgique. Avec un parc nucléaire qui prend de l’âge, les phénomènes liés au vieillissement entraîneront de plus en plus fréquemment la mise à l’arrêt forcée des réacteurs.

Non fiables !

Les potentiels problèmes d’approvisionnement actuels sont liés au caractère non fiable de nos centrales nucléaires. C’est ainsi qu’on a déjà évoqué de sérieux problèmes techniques (fissures à Doel 3 et Tihange 2) mais aussi des problèmes liés à des agissements humains (sabotage à Doel 4). Ce sombre tableau est aujourd’hui complété par l’incendie du transformateur à Tihange 3. Nous ne nous prononcerons pas à ce stade sur le fait qu’il s’agit ici d’un problème technique ou d’un acte de sabotage…



Le fait est qu’une prolongation de la durée de vie de nos réacteurs les plus âgés, une option chère à certaines partenaires du gouvernement, ne fera que perpétuer la situation incertaine que nous connaissons aujourd’hui. Vouloir maintenir en service des réacteurs vieux de 40 ans, c’est aller au-devant de problèmes : ainsi, les investisseurs souhaitant injecter des fonds dans de nouvelles capacités de production seront une fois de plus découragés. Ce n’est pas tout : nous risquons de plus en plus de problèmes d’approvisionnement liés au caractère incertain de nos vieilles installations.

Et si les choses tournaient mal ?

On ne peut exclure un grave accident nucléaire, au cours duquel une grande quantité de radioactivité serait libérée dans l’environnement. C’est pourquoi Greenpeace  a fait calculer le coût d’une catastrophe nucléaire à Doel. Les résultats seront présentés ce jeudi 4 décembre. Nous avons invité notre ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem (MR), à être présente ce jour-là pour commenter les résultats, mais elle n’a pas souhaité répondre à notre invitation. Les coûts socio-économiques liés aux centrales nucléaires vieillissantes sont pourtant énormes. Non seulement lorsqu’elles sont mises à l’arrêt du jour au lendemain mais aussi et surtout, en cas de grave accident.