Alors que le gouvernement japonais veut lever l’ordre d’évacuation de la région d’Iitate - située à plus de 35 km de Fukushima -, un nouveau rapport de Greenpeace révèle que les niveaux de radiation y sont toujours bien trop élevés. Le gouvernement belge ferait bien de s’en inspirer à l’heure de rédiger ses plans d’urgence.

En novembre dernier, Greenpeace a mené une large campagne de mesure à Iitate et ses environs. Résultats : les niveaux de radiation y sont bien supérieurs à ceux officiellement affichés et ils présentent d’importants risques pour la santé humaine. Ce sont les enfants qui y seraient les plus sensibles. Les chiffres complets de cette enquête ont été révélés dans un rapport qui paraît aujourd’hui : No Return to Normal (Pas de retour à la normale). Et pourtant, le gouvernement japonais souhaite lever l’ordre d’évacuation fin mars et supprimer les compensations financières un an plus tard.

6.000 citoyens sous pression

En supprimant les compensations d’évacuation, le gouvernement japonais met la pression sur 6.000 citoyens, poussés à retourner dans un territoire contaminé. C’est injustifiable. Les niveaux de radiation que Greenpeace a par exemple mesurés dans la maison de la famille Anzai sont toujours 5 fois supérieurs aux doses internationales maximales recommandées.

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Greenpeace Belgique déplore que le gouvernement belge refuse de tirer des conclusions de cette terrible catastrophe. La situation à Iitate, région située entre 35 et 50 km de Fukushima, six ans après la catastrophe, montre à quel point la zone d’évacuation d’urgence de seulement 10 km actuellement sur la table du plan belge est inadéquate. De plus, Fukushima est située au bord de l’eau et 80% des radiations ont été absorbées par l’océan, ce ne sera pas le cas en cas d’accident nucléaire à Doel ou Tihange. Un accident qui, de plus, toucherait 10 fois plus de personnes qu’au Japon !

Gouvernement impuissant face à une catastrophe nucléaire

En limitant la zone de préparation à l’évacuation à 10 km, le gouvernement admet en quelque sorte son impuissance face à une catastrophe nucléaire. Et comment expliquer les décisions de prolonger la durée de vie des vieilles centrales et la relance des réacteurs fissurés ? Comme le gouvernement japonais avant eux, les ministres Jambon et Marghem sont en fait occupés à défendre les intérêts de l’industrie nucléaire aux dépens de ceux de leurs citoyens.

Dans l’espoir qu’ils modifieront ces plans d’urgence actuellement inadéquats, nous enverrons aujourd’hui un exemplaire du rapport No Return to Normal au ministre Jambon et à Jan Bens, directeur de l’AFCN.