Au cours de ces derniers jours, les débats sur le trafic automobile et la pollution de l’air ont fait rage, ce dont nous, en tant qu’organisation environnementale, nous réjouissons. La pression pour résoudre le problème s’accroît et l’unique façon d’y parvenir est d’interdire les voitures diesel dans nos villes.

Ce weekend, les médias ont rapporté une importante décision juridique en Allemagne. À Stuttgart, un juge a estimé que l’autorité avait échoué puisque depuis plusieurs années déjà, la concentration de dioxyde d’azote (NO2) dépasse la valeur limite européenne. Un jugement similaire avait déjà été rendu auparavant pour Munich et Düsseldorf.

Cette fois, le juge a évoqué une interdiction totale des voitures diesel, responsables des plus grandes émissions de NO2. Cette mesure aurait pour but de protéger la santé des habitants de Stuttgart, car l’adaptation de voitures diesel n’est plus suffisante. La preuve : les tentatives de tricherie et les réunions secrètes ayant eu lieu au sein du secteur automobile allemand.

Dangereux pour la santé

Chez nous aussi, Greenpeace souhaite exclure toutes les voitures diesel des villes d’ici 2020. Les conséquences de ces émissions élevées sont trop importantes. Le gaz irrite les voies respiratoires et les yeux et provoque des maladies cardiovasculaires à long terme. Le dioxyde d’azote est surtout très dangereux pour les enfants. En outre, il contribue à la formation d’ozone et de fines particules.

L’interdiction du diesel devrait être l’un des thèmes majeurs lors des prochaines élections communales. Certaines villes, comme Anvers, ont instauré une zone basse émission (ou en ont l’intention). C’est un bon premier pas, mais cela ne résout malheureusement pas tout. Une zone basse émission peut avoir un grand impact sur l’émission de particules de suie émises par les moteurs diesel – parce que ce sont tout d’abord les vieilles voitures diesel qui sont interdites –, mais en ce qui concerne le dioxyde d’azote, cela ne change pas grand-chose. En effet, les nouvelles voitures diesel émettent également bien plus de dioxyde d’azote que ce qui est communiqué officiellement.

L’Europe menace d’infliger des amendes

Entre-temps, l’Europe a menacé d’infliger des amendes à Anvers et à Bruxelles. Ces deux villes ne respectent pas la valeur limite de 40 microgrammes de dioxyde d’azote par mètre cube. Mais au lieu de s’attaquer avec vigueur au problème, notre pays demande une exception pour 2015, en raison du scandale du « dieselgate ».

Oui, vous l’avez bien lu : le dieselgate est maintenant utilisé comme une excuse, alors que les autorités savaient depuis des années que les moteurs diesel émettaient en pratique bien plus que ce que les essais officiels laissaient supposer. À chaque fois qu’il était proposé d’adapter ces cycles d’essai, la plupart des États, dont la Belgique, refusaient.

Piégés par le secteur automobile et les autorités

Il ne s’agit ici évidemment pas de pointer du doigt les conducteurs individuels de voitures diesel. En fin de compte, nous avons tous été piégés par le secteur automobile et les autorités qui, ces dernières années, nous ont massivement encouragés à choisir Diesel, et ce, même longtemps après avoir eu connaissance de leur dangerosité. Mais aujourd’hui, ce ne peut plus être nié. Les conséquences de tous ces carburants sont trop importantes : ils affectent notre santé ainsi que le climat. Peu importe la manière dont nous les utilisons, les voitures diesel ne sont pas compatibles avec des villes modernes et vivables. C’est pour cette raison que nous lançons bientôt une campagne pour un air et une mobilité respectueux de l’homme et de l’environnement. Il est temps de passer la deuxième !