À l’attention de tous nos bénévoles, donateurs, collègues et autres intervenants de Greenpeace

Les médias ont récemment publié un certain nombre d’articles sur des plaintes pour harcèlement sexuel dans les bureaux de Greenpeace en Amérique du Sud et en Inde, et en particulier sur la manière dont ces plaintes ont été traitées.

Greenpeace se bat pour un monde plus juste et plus sûr. Chez nous aussi, les employés et les bénévoles doivent toujours avoir la certitude qu’ils peuvent faire leur travail de manière professionnelle. Le mouvement #MeToo a montré combien il est important que les abus soient mis en lumière si les victimes ne sont pas entendues, ou insuffisamment.

Dans le cas de Greenpeace Argentine et Inde, la situation a été mal gérée et les bureaux ont traité avec trop peu de sérieux plusieurs plaintes de certains collègues. C'est inacceptable ! Le fait que des membres de la « famille Greenpeace » aient été ainsi laissés pour compte nous blesse. Il est illusoire de promettre que de tels faits ne se reproduiront pas mais, on ne peut pas transiger sur l’apport de notre soutien aux victimes ni sur les leçons à tirer de nos erreurs.

Nous comprenons que les médias prêtent attention à cette histoire. Toutefois, en raison de la sensibilité et de la complexité de ces questions, il est important pour toutes les personnes concernées que les faits soient exacts et que l’histoire soit complète.

Que s’est-il passé en Argentine ?

En 2012 et 2013, des plaintes pour comportement indésirable et harcèlement sexuel ont été déposées au bureau régional argentin. Le conseil d’administration de Greenpeace Argentine a ensuite enquêté sur les plaintes en collaboration avec un spécialiste indépendant. Le directeur logistique de ce bureau a été démis de ses fonctions.

Les enquêteurs ont également conclu qu’il y avait dans ce bureau une inégalité de traitement des employées par rapport à leurs collègues masculins. Des mesures ont été prises pour lutter contre cette inégalité. Une ligne téléphonique a été mise en place pour que les employés puissent porter plainte de façon anonyme. Une formation obligatoire sur l’égalité des sexes a également été dispensée. Une politique visant à garantir l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes a été mise en place, et une structure de garde d’enfants a été créée.

Une deuxième enquête

Quarante-quatre anciens collaborateurs ont estimé que ces mesures n’étaient pas suffisantes. Quand, en mars de cette année, Greenpeace Argentine a exprimé sa solidarité avec le mouvement des femmes et participé à la Journée internationale de la femme, ces 44 ex-collaborateurs ont envoyé une lettre à nos directricess internationales en recherchant de la visibilité.

Elles ont également déposé de nouvelles plaintes qui n’avaient jamais été formulées auparavant. C’est un signal clair qui a conduit Greenpeace International à relancer une enquête indépendante, actuellement en cours, auprès de Greenpeace Argentine, dont le directeur a été suspendu pour la durée des investigations.

Greenpeace Inde

En 2012, plusieurs employées ont porté plainte auprès de Greenpeace Inde pour harcèlement sexuel. Hélas, la réponse apportée à l’époque ne fut pas la bonne. Heureusement, la victime en a fait part à Greenpeace International. Après une enquête approfondie, les travailleurs masculins concernés ont été licenciés.

En 2016, Greenpeace Inde a publiquement présenté ses excuses aux victimes et à ses employés pour la manière dont elle avait traité cette affaire. Le directeur de ce bureau régional a démissionné. En collaboration avec le conseil d’administration de Greenpeace International, les protocoles ont par la suite été renforcés afin d’assurer un traitement rigoureux des plaintes.

Mesures internationales

En tant qu’organisation, nous nous demandons régulièrement si nous en faisons assez pour créer un lieu de travail sûr. Greenpeace travaille sur des problèmes climatiques et environnementaux dans 55 pays et à bord de 4 navires. Afin d’instaurer une culture de travail sûre à tous ces endroits, nous avons décidé, début 2017, d’introduire un code d’intégrité dans tous les bureaux régionaux. Il s’agit de règles de conduite claires pour tous les employés et les bénévoles, ainsi que de processus transparents et complets de traitement des plaintes.

Dans notre bureau belge, nous disposons d’une procédure de plainte claire. Mais tous les bureaux ne sont pas aussi avancés dans ce processus. Dans le cadre de son code d’intégrité, Greenpeace International a donc nommé un administrateur international auquel tout collaborateur de Greenpeace, où qu’il se trouve dans le monde, peut s’adresser.

Pour conclure

Si, après avoir lu ce communiqué vous vous posez encore des questions, n'hésitez pas à nous contacter. Bénévoles, n’hésitez pas à contacter votre personne de contact.

Il ne peut subsister aucun doute sur le fait que Greenpeace Belgique est un lieu de travail sûr et professionnel, où chaque jour de nombreuses personnes passionnées travaillent pour créer un monde meilleur pour nous et nos enfants. Le sexisme et le harcèlement sexuel n’y ont pas leur place. Ni maintenant ni jamais.