Il y a exactement 32 ans, les services secrets français ont coulé le navire Rainbow Warrior à l’aide de bombes. Cette opération a coûté la vie à l’un de nos membres d’équipage, le photographe Fernando Pereira. Justice n’a jamais été faite.

Bunny McDiarmid, la directrice internationale, est récemment revenue sur ce triste épisode dans le Gmag :  

« Peu avant l’attentat, nous étions dans les îles Marshall et nous avons aidé toute une population à déménager. Les habitants de l’île de Rongelap la fuyaient pour se rendre sur une autre île. C’était particulièrement émouvant. Après des années de souffrances, ils ne pouvaient plus endurer les effets néfastes des essais nucléaires que les États-Unis avaient effectués à proximité de leur île. Ils ont donc tout abandonné, leurs maisons, leur histoire et leur passé pour se donner une chance, ainsi qu’à leurs enfants, d’avoir un avenir plus sain. »

« Nous souhaitions ensuite nous rendre à Mururoa, en Polynésie française, pour protester contre les essais nucléaires français. Nous sommes passés par la Nouvelle-Zélande. Je n’avais quitté le bateau que depuis une heure et demie que les services secrets français le coulaient et tuaient un de nos compagnons de voyage. »

« Le déplacement de la population de Rongelap et l’attentat ont profondément renforcé mon sentiment de la justesse du combat de Greenpeace. Que des peuples doivent vivre un tel drame, que des gouvernements utilisent une telle violence montrait à quel point le nucléaire pouvait être dangereux. Notre combat pour l’environnement était juste et nécessaire. Il l’est toujours. Plus encore désormais. »

>> Nos collègues de Greenpeace Allemagne ont élaboré un chouette site interactif (seulement en anglais et allemand) avec lequel vous pouvez plonger vers l'épave du Rainbow Warrior

Solidarité

L’objectif de l’explosion était de saboter notre campagne contre les essais nucléaires, mais en fin de compte, cet événement nous a tous rapprochés chez Greenpeace et a renforcé notre mouvement.

Aujourd’hui, nous commémorons Fernando ainsi que la force de toutes les personnes ayant contribué à la fin des essais nucléaires dans l’océan Pacifique.

Interdiction des armes nucléaires

Il y a quelques jours, l’ONU a adopté un traité visant à interdire les armes nucléaires : un bel hommage à Fernando. Les armes nucléaires contre lesquelles lui et tant d’autres, avant et après lui, ont protesté sont désormais illégales en vertu du droit international. Même si les armes nucléaires existent toujours, il y a de l’espoir…