Nutella a pu compter au cours de ces derniers jours sur une belle exposition médiatique, et ce grâce aux tapageuses déclarations de Ségolène Royal, ministre française de l’environnement, qui a appelé à un boycott parce que les pâtes à tartiner au chocolat regorgent d’huile de palme et contribuent de la sorte à la déforestation et au réchauffement de la terre. Alors que les consommateurs pris de panique abandonnaient déjà leur pot de chocolat, un tollé éclatait et la ministre présentait entre-temps déjà ses excuses.

Mais qu’en est-il exactement ?

Il est tout à fait vrai que le Nutella contient beaucoup d’huile de palme et que l’huile de palme, malheureusement, constitue encore toujours un des moteurs les plus importants de la déforestation. De l’huile de palme, il y en a dans vraiment beaucoup de produits, des frites précuites aux pâtes à dentifrice et crèmes pour le visage en passant par le biodiesel.

La demande mondiale ne cesse d’ailleurs d’augmenter. La surconsommation mène irrémédiablement à une grande demande de terre et, outre l’Indonésie et la Malaisie, les forêts d’Afrique en souffrent de plus en plus. Les problèmes liés à la culture du palmier à huile sont nombreux et importants, de la déforestation au vol de terre et à la violation des droits humains.

Pour changer cela, il est crucial que les entreprises de biens de consommation qui utilisent de l’huile de palme éliminent de leurs chaînes d’approvisionnement la déforestation et les injustices sociales.  Ferrero, le fabricant du Nutella, est l’une des premières entreprises à avoir pris un tel engagement et à informer de manière transparente à ce propos.

En d’autres termes : un boycott de l’huile de palme et d’entreprises comme Ferrero ne va pas arrêter la destruction des forêts en faveur des plantations de palmiers à huile. Ce sont justement de telles entreprises qui veulent être partie prenante de la solution et qui peuvent servir de points de référence importants sur le marché.

Il nous faut continuer à les mettre devant leurs responsabilités afin qu’elles concrétisent réellement leur engagement. C’est ce que nous continuons à faire, par exemple fin juin à New York, où vont se réunir les CEO des plus grandes entreprises de biens de consommation.  Car une seule entreprise ne peut arrêter à elle seule la déforestation.