C’est le rêve de tout plongeur : explorer la Grande Barrière en Australie, le plus grand récif corallien du monde, qui s’étend sur plus de 2.300 km de long. Une merveille de la nature qui recèle plus d’espèces animales et végétales que n’importe quel autre écosystème.

Mais aujourd’hui, ce paradis sous-marin est en danger. Les effets du changement climatique affectent depuis des années la santé du récif corallien. Pire, le gouvernement australien a également donné son autorisation à l’expansion de grandes mines de charbon, dont le mégaprojet Carmichael. Du charbon destiné à être brûlé dans des centrales et qui, de par ses fortes émissions de CO2, ne fera qu’empirer les effets du changement climatique.

Dugong

Et ce n’est pas tout. Pour permettre l’exportation de ce charbon, le port d’expédition d’Abbot Point, à l’intérieur de la zone de protection autour de la Grande Barrière, sera étendu. A cet effet, des millions de tonnes de sédiments seront dragués au détriment du précieux fond marin  où vivent le rare dugong (éléphant de mer) et la grande tortue de mer verte.

A partir de ce port partiront chaque année des centaines de bateaux chargés de charbon. Ils navigueront à travers cet espace naturel préservé avec tous les risques inhérents de pollution par les hydrocarbures et de dommages de collisions.

Catastrophe climatique

L’extension des mines de charbon est une catastrophe pour la Grande Barrière de Corail et le climat. Rien qu’avec le projet Carmichael, des millions de tonnes de charbon seront extraits, l’Australie pourrait de la sorte doubler ses émissions de CO2 alors que le pays est actuellement déjà le plus grand exportateur au monde de charbon. Le changement climatique provoque une augmentation de la température de l’eau de mer et la rend plus acide, provoquant un blanchissement à grande échelle du corail et le dépérissement du récif.

Le signal lancé par l’Unesco

Il n’est toutefois pas trop tard pour sauver la Grande Barrière ! En fin de semaine passée, l’Unesco a exprimé sa préoccupation sur le statut et les menaces qui pèsent sur le récif corallien australien. Dans un projet de rapport, l’organisation des Nations unies presse l’Australie d’élaborer un plan permettant de relever les défis en matière de protection du récif.

L’Unesco envoie ainsi un signal clair au gouvernement australien : un récif corallien sain ne va pas de pair avec l’exploitation des mines de charbon. Le premier ministre australien, Tony Abbott, doit mettre fin à ces projets destructeurs et faire de la protection du récif sa plus importante priorité.

Des banques se retirent

Nous demandons également aux institutions financières internationales de veiller à ce que ce projet polluant ne soit plus financé. Différentes banques ont déjà fait marche arrière. Si d’autres suivent cet exemple, le gouvernement australien aura alors de grosses difficultés à mettre en œuvre le projet Carmichael.

La beauté et la diversité de la Grande Barrière sont uniques et irremplaçables. Elle ne peut disparaître !