Forêts anciennes de Tasmanie

Publication - 12 janvier, 2003
La Tasmanie (Australie), longtemps pionnière en matière de protection de la nature et où 40% du territoire bénéficie d'un statut de réserve naturelle, illustre aujourd'hui la nécessité de bien réfléchir ce concept d'aires protégées.

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Executive summary: La Convention sur la diversité biologique (CBD/7 ème conférence des Parties) s'ouvrira le 9 février 2004 à Kuala Lumpur (Malaisie) et accueillera les ministres de l'Environnement de nombreux pays dont la Belgique. Cette réunion sera en partie consacrée "à la préparation d'un programme de travail envisageant notamment un maillage des aires protégées à l'horizon 2010". La Tasmanie (Australie), longtemps pionnière en matière de protection de la nature et où 40% du territoire bénéficie d'un statut de réserve naturelle, illustre aujourd'hui la nécessité de bien réfléchir ce concept d'aires protégées. La réalité du terrain nous enseigne que bien trop souvent les aires protégées permettent d'exclure tout effort écologique dans des aires connexes. Elle nous enseigne aussi que certaines aires protégées sont bordées de zones dont la dévastation est envisagée. Des pratiques industrielles destructrices observées dans ces zones frontières - notamment des coupes à blanc - menacent l'intégrité écologique des aires protégées. Les aires protégées ne sont de plus pas nécessairement représentatives de l'ensemble des richesses écologiques d'un territoire. Le sort de la Vallée du Styx en Tasmanie est, à plus d'un titre, révélateur de cette vérité du terrain. A première vue, la nature dans cette île isolée est sauvegardée et les derniers fragments de forêts anciennes que l'on y trouve devraient y subsister sans encombre. Cependant, à y regarder de plus près, cet étonnant vestige naturel pourrait se résumer d'ici peu à quelques plantations d'arbres, pauvres en biodiversité. Ce qui signifie qu'une fois de plus, c'est encore un peu de diversité biologique que l'on gomme sciemment de la planète. Le respect de la diversité biologique passe par une meilleure définition des aires protégées et un contrôle bien plus effectif de celles-ci. Il est illusoire de croire que tout cela peut se réaliser sans le support financier des états. Mais le respect de la diversité biologique passe également par la réforme des pratiques industrielles, notamment dans des zones à haute valeur écologique. Une double nécessité incontournable… Pour Greenpeace, la sauvegarde des dernières forêts anciennes de la planète est une priorité absolue. Il n'y a qu'à ce prix que l'on peut prétendre faire quelque chose pour le maintien de la diversité biologique car les forêts constituent de véritables réservoirs des innombrables expressions de la vie sur terre. Greenpeace sonde la réalité du terrain partout où des forêts anciennes subsistent. Elle est à, ce titre, soucieuse du sort des forêts anciennes dans le Pacifique sud. Avec The Wilderness Society, une importante association australienne de défense de l'environnement, Greenpeace tire aujourd'hui la sonnette d'alarme : les forêts anciennes de Tasmanie ne bénéficient que d'un semblant de protection. Les plus grands feuillus de la terre sont sacrifiés pour satisfaire nos besoins en papier et en bois dur. Pays importateur, la Belgique contribue à la destruction de ces écosystèmes lointains et à la perte de biodiversité qui s'en-suit. Alors que notre gouvernement s'apprête à participer aux débats de la Convention sur la diversité biologique, il serait malvenu de fermer les yeux sur la double nécessité évoquée plus haut.

Num. pages: 9

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