Impacts des changements climatiques en Belgique

Publication - 7 septembre, 2004
Le rapport illustre à quel point «ça n'arrivera pas qu'aux autres» et analyse comment la Belgique sera touchée, tant dans sa 'physionomie territoriale' qu'au cœur de sa biodiversité. Quant à nos draches nationales, elles ne risquent à l'avenir pas de faire défaut ! En développant une vision globale des impacts climatiques, cet ouvrage devrait contribuer à orienter - enfin - la Belgique vers une mise en œuvre plus ambitieuse du Protocole de Kyoto.

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Executive summary: Les changements climatiques – en grande partie la conséquencede l´utilisation massive des combustibles fossiles -représentent la plus grande menace environnementalepour l´humanité. Bien que les impacts touchent déjà, ettoucheront de manière disproportionnée les populationspauvres des pays en développement, les pays développésne seront pas épargnés. Ce rapport souligne quelques-unsdes impacts attendus en Belgique.
Pour empêcher des changements climatiques dangereux,des réductions d´émissions de gaz à effet de serre de l´ordrede 80% sont nécessaires dans les pays industrialisésd´ici la moitié du 21ème siècle. Au Royaume-Uni, en Allemagneet aux Pays-Bas, les autorités ont déjà fait preuvede leadership en mettant leur pays sur la voie de réductionsd´émissions comprises entre 40% d´ici 2020 et 60%d´ici 2050. Au-delà du premier objectif du protocole deKyoto, la Belgique doit également développer d´urgenceune vision politique à long terme lui permettant deréduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80% d´ici2050. Cette politique à long terme doit inclure des effortsdans tous les secteurs (industrie, production d´électricité,ménages et transport). A défaut, la Belgique ne pourraremplir ses obligations dans le cadre de la Convention desNations Unies sur le climat, à savoir empêcher des changementsclimatiques dangereux. Avec tous les impactsnégatifs que cela implique, tant en Belgique qu´à l´étranger,pour les générations actuelles et futures...
La lutte contre les changements climatiques nécessite unerefonte profonde du système énergétique belge. Elle doitdès lors également être perçue comme une occasion pourla Belgique de diminuer sa dépendance énergétique etd´augmenter la sécurité de ses approvisionnements. LaBelgique importe actuellement la quasi totalité de sessources d´énergie primaire (pétrole, gaz, charbon et uranium),ce qui met l´économie belge à la merci tant desvariations des prix mondiaux des matières premières quede l´augmentation prévisible des coûts des combustiblessuite à leur raréfaction. La dépendance du pétrole et lestensions géopolitiques qui y sont liées sont bien connues.Le charbon est le combustible fossile le plus polluant etn´a pas sa place dans une économie sobre en carbone.Quant à l´énergie nucléaire, elle s´est avérée une sourcede problèmes insolubles (en matière de déchets notamment),peu fiable, très chère et dangereuse. Les menacesterroristes ne font qu´accroître les risques. Le nucléaire estégalement incapable de concurrencer les autres sourcesd´énergie sans le renfort d´énormes subsides.
Combinées à l´efficacité énergétique, les diverses sourcesd´énergies renouvelables offrent une réponse immédiate,respectueuse de l´environnement, sûre et performante,tant à la problématique des changements climatiquesqu´à la sécurité des approvisionnements en énergie. Lesénergies renouvelables fournissent déjà de l´électricité àdes millions de personnes de par le monde. En Europe,elles ont permis la création de centaines de milliers d´emploiset offrent la perspective d´un marché en pleinecroissance de plusieurs milliards d´euros. L´éolien offshoreest particulièrement adapté à la fourniture d´énergie àgrande échelle pour la Belgique.
Sans des actions urgentes afin de réduire rapidement nosémissions de gaz à effet de serre, la possibilité de limiterl´augmentation de température en deçà d´un niveau dangereuxaura disparu d´ici une dizaine d´années. Certainssecteurs grands consommateurs d´énergie devront sansdoute revoir leurs cycles de production mais, au fur et àmesure que le monde se dirige vers une économie sobreen carbone, des entreprises auront l´occasion de se développeret de créer des emplois en fournissant les technologiesdu futur, notamment dans les secteurs des énergiesrenouvelables et de l´efficacité énergétique. La Belgiqueet ses entreprises ne peuvent manquer le coche. Unechose est sûre: si la lutte contre les changements climatiquesa un prix, les coûts de l´inaction sont potentiellementbien plus élevés.

Num. pages: 44