A propos de la campagne

Frequently Asked Questions

Aux quatre coins du globe, nous nous mobilisons pour sauver l'Arctique. Nous demandons que les eaux internationales autour du pôle Nord (Haut-Arctique) soient déclarées «zone naturelle préservée», et que les forages en mer et la pêche industrielle soient interdits dans l’ensemble de l’Arctique.

A propos de la campagne  
  • Qu’entendez-vous par zone naturelle préservée ?

    Nous voulons créer une zone protégée par les Nations unies, consacrée à la science et à la recherche et interdite aux industries polluantes. Nous avons déjà réussi à faire de l'Antarctique, au pôle Sud, une réserve mondiale où les activités industrielles sont proscrites. Désormais, c'est le pôle Nord qu'il faut protéger. Pour l'instant, la haute mer arctique appartient à tout le monde. Mais les États riverains ont déjà formulé des revendications officielles sur ces territoires dont ils comptent exploiter les ressources. Nous voulons préserver l'Arctique avant que les gouvernements et les industriels ne s'en emparent.

  • Une résolution des Nations unies, une première étape ?

    Une fois par an, au mois de septembre, les dirigeants du monde entier se réunissent au siège de l'ONU à New York. Nous voulons qu'ils adoptent une résolution pour que l'Arctique soit officiellement et juridiquement protégée. Pour ce faire, nous devons réussir à convaincre la moitié d'entre eux de se rallier à notre cause. Une telle résolution permettrait d'insuffler le dynamisme nécessaire à la signature d'un accord mondial instaurant une zone préservée en Arctique, et interdisant les forages en mer et la pêche industrielle non durable dans la région.

Les signatures et le Drapeau de l'Avenir  
  • Comment allez-vous faire pour plonger le nom des signataires sous la glace ?

    Le nom de tous les signataires sera inscrit sur un parchemin. En avril 2013, nous organiserons une expédition au pôle Nord. Une fois là-bas, nous placerons le parchemin dans une capsule indestructible que nous déposerons à quatre kilomètres de profondeur, sous les eaux glacées de l’Arctique. Lorsque nous ferons retentir haut et fort notre appel dans tous les centres du pouvoir sur tous les continents, lorsque nous serons des millions à faire front commun contre les dangers qui menacent l’Arctique, nous prendrons courage en regardant vers le nord là où, au cœur de l’océan, reposera le symbole de notre volonté commune et immuable de sauver l’Arctique.

  • Qu'est-ce que le drapeau de l'Avenir ?

    Pour signaler l’endroit où sera déposée la capsule contenant vos noms, nous planterons à côté le drapeau de l’Avenir. Ce drapeau sera élaboré par des jeunes du monde entier dans le cadre d’un concours. Il devra symboliser notre volonté commune de sauver l’Arctique et envoyer un message de paix, d’espoir et d’unité par-delà les frontières. Le concours, organisé par Greenpeace et l'association mondiale des guides et des éclaireuses, se déroulera jusqu’en février 2013. Le dessin gagnant sera choisi par un panel de « juges », dont la célèbre styliste Vivienne Westwood, en mars 2013. Pour en savoir plus ou participer au concours, rendez-vous sur : www.flagforthefuture.org

  • Quand l’expédition en Arctique aura-t-elle lieu ? Comment la suivre ?

    L’expédition sera organisée début avril 2013 et durera environ cinq jours. Des représentants du monde entier feront partie de l’équipe, et nous filmerons et partagerons cet événement. Vous pourrez suivre l’actualité en direct et tout savoir des impressions des membres de l’équipage.

  • Mais cette capsule, c’est un déchet de plus au fond de l’océan, non ?

    Non. Nous avons travaillé avec des experts pour faire en sorte de rendre cette capsule résistante sans qu’elle perturbe l’environnement marin. Elle mesurera environ 45 cm et sera fabriquée à partir d’un matériau proche du verre. Elle sera immobile au fond de l’océan et ne présentera aucune toxicité pour l’environnement. D’aspect lisse et sphérique, tout organisme aquatique s’en approcherait de sa surface ne pourrait pas se blesser ou même s’érafler. Les noms sur le parchemin à l’intérieur de la capsule seront inscrits sur un matériau tout aussi inerte / chimiquement inactif tel que le cristal, l’or ou le platine. Nous envisageons de retirer la capsule en 2050. En attendant, elle reposera tranquillement sous la glace, en harmonie avec son environnement.

  • Au-delà du symbole, à quoi ce parchemin va-t-il servir ?

    Ce parchemin, c’est un moyen d’associer tous les citoyennes et les citoyens à l’avenir l’Arctique. Il montre que la coopération internationale est plus forte que la cupidité et les intérêts à court terme. Les pays qui essaient de s’accaparer les ressources de l’Arctique ont bien conscience du pouvoir des symboles. Ainsi, l’explorateur Artur Chillingarov a planté un drapeau russe sous le pôle Nord en 2007. C’est pour dire « non » à la cupidité et à la mainmise sur les ressources de l’Arctique que nous déposerons le nom des signataires de notre campagne et le drapeau de l’Avenir au pôle Nord. C’est pour cette raison que des milliers de citoyennes et de citoyens rejoignent notre mouvement. C’est une façon claire et manifeste de faire passer notre message, et nous espérons ainsi rendre ce message « durable » pour qu’il puisse continuer d’être relayé à l’avenir. Nous sommes en train d’étudier des moyens de permettre aux signataires de laisser des messages pour les générations à venir à l’intérieur de la capsule.

  • Qu’adviendra-t-il du parchemin ? Allez-vous le laisser sur place ?

    Nous envisageons de récupérer la capsule en 2050. D’ici là, nous saurons si les habitants de la planète auront décidé de faire face aux changements climatiques. D’après les scientifiques, il faut que la civilisation humaine réduise ses émissions de CO2 d’environ 80 % avant 2050 pour éviter les pires impacts du dérèglement climatiques. La capsule sera conçue de façon à résister le temps qu’il faut sans affecter l’environnement marin. Elle sera chimiquement inactive et non toxique.

Comment puis-je participer ?  
  • Comment puis-je participer ?

    Si ce n'est déjà fait, vous pouvez commencer par signer notre appel. Le nom des signataires sera inscrit sur un parchemin que nous plongerons sous la glace du pôle Nord, aux côtés du Drapeau pour l’Avenir dessiné par des enfants. Ensuite, vous pourrez relayer notre appel autour de vous, inviter vos proches à devenir eux aussi Défenseurs de l'Arctique, partager nos vidéos… Nous faisons face aux pays et aux industriels les plus puissants du monde : plus nous serons nombreux, plus nous serons forts !

La situation dans l'Arctique  
  • Mais les pays riverains de l'Arctique n’ont que faire de cette campagne ! Leur objectif n’est-il pas d’exploiter les ressources de l'Arctique ?

    Les États riverains sont responsables de la protection de l’Arctique. La Convention des Nations unies sur le droit de la mer, qui porte une attention particulière aux mers semi-fermées et aux eaux couvertes de glace, appelle les États à coopérer pour garantir la protection de l'environnement. En d'autres termes, les exigences du droit international sont similaires aux nôtres. Tout est question de volonté politique, et c'est là que nous intervenons. Plus nous serons nombreux, et plus nous réussirons à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils prennent les mesures qui s’imposent.

  • Quatre millions de personnes vivent dans la région Arctique. Leur territoire sera-t-il englobé dans la zone naturelle préservée ?

    Nous ne demandons pas que toute la région arctique devienne un sanctuaire, et ne nous voulons pas non plus interdire toutes les pratiques de pêche. Nous faisons campagne pour que le Haut-Arctique soit proclamé zone naturelle préservée. Il s’agit des eaux internationales autour du pôle Nord qui ne sont sous la souveraineté d'aucun État et où personne n'habite. Cette zone est devenue, depuis la fonte des glaces, l’objet de toutes les convoitises des compagnies pétrolières. En Russie, les effets dévastateurs de l'industrie pétrolière se font déjà sentir dans la région : les modes de vie des habitants ont été bouleversés, et leur avenir est compromis. Nous devons empêcher que le reste de l’Arctique connaisse le même sort. Comme l'affirme Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International : « L’Arctique est en danger, et nous devons tous nous mobiliser pour protéger cette région. Si nous réussissons à faire interdire les forages en mer et la pêche non durable, nous remporterons une immense victoire face à ceux qui sont une menace pour cette région et ses quatre millions d’habitants. La création d’une zone naturelle préservée autour du pôle empêcherait les industries polluantes de coloniser l’Arctique tout en préservant les droits des communautés autochtones. »

  • Que s'est-il passé en Antarctique ?

    Le Traité sur l’Antarctique et ses accords connexes, qui forment le système du Traité sur l’Antarctique, réglementent les relations internationales entre les États signataires (actuellement au nombre de 49) et ce qui a trait à l’Antarctique. Le Traité, entré en vigueur en 1961, définit l’Antarctique en tant que réserve scientifique, garantit la liberté de recherche scientifique et interdit toute activité militaire sur le continent. En 1998, le Protocole relatif à la protection de l'environnement a été ajouté au Traité. Cet instrument essentiel consacre la protection de l’environnement antarctique par le biais de cinq annexes sur la pollution marine, la faune et la flore, l’évaluation de l’impact environnemental, la gestion des déchets et les aires protégées. Il interdit les activités relatives aux ressources minérales autres que celles menées à des fins scientifiques.

  • Pourquoi est-il urgent de protéger l'Arctique?

    L’Arctique est un environnement exceptionnel et vulnérable. Il abrite de nombreuses espèces uniques, et sa banquise joue un rôle de régulateur du climat en formant une sorte de couche de protection réfléchissante sur l’océan. Mais l’Arctique fait face à de nombreuses menaces : le dérèglement climatique, l’exploitation pétrolière, mais aussi la pêche industrielle et le transport maritime dont les activités seraient facilitées par la fonte des glaces. Depuis 30 ans, le volume de la banquise a diminué de 75 % pendant les mois d’été. Avec la fonte des glaces, les industriels envisagent d’exploiter le pétrole, les métaux précieux ou les ressources halieutiques, et d’emprunter les voies de navigation plus rapides au nord. Les risques sont multiples : marée noire, contamination, pollution acoustique sous-marine, arrivée d’espèces invasives, surpêche, destruction environnementale…

  • 75 % de la banquise a déjà disparu mais… d'où provient ce chiffre ?

    Ce chiffre a été donné par des scientifiques. Le Dr Axel Schweiger du Polar Science Center de Seattle, institut qui fait référence en la matière, explique qu’il s’agit de la différence entre les volumes minimum de glace relevés en septembre 1979 et ceux de septembre 2011. Le Pr Peter Wadhams de l’université de Cambridge a validé ce pourcentage. Parfois, on compare également l’étendue de la banquise (l’épaisseur n’est pas prise en compte). Et là encore, le recul enregistré en à peine quelques décennies est impressionnant. Notons cependant que ce chiffre de 75 % n’a pas encore été examiné par le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Mais le constat reste de toute façon sans appel : la glace fond à une vitesse alarmante.

  • Pourquoi suis-je directement concerné(e) par la fonte des glaces ?

    Tout le monde est concerné, car l’Arctique est un peu le réfrigérateur de la planète. En consommant des combustibles fossiles, c’est un peu comme si on laissait la porte du congélateur ouverte : la glace fond. Or la banquise joue un rôle de régulateur du climat en formant une couche de protection réfléchissante sur l’eau. Lorsqu’elle fond, les rayons du soleil ne sont plus renvoyés mais absorbés par l’eau, ce qui accélère encore davantage le dérèglement climatique. Par ailleurs, du méthane et des matières organiques sont piégés en quantité importante sous la glace ou le pergélisol. La fonte des glaces provoque la décomposition de ces gisements et la libération de méthane et de CO2 dans l’atmosphère. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, dont l'impact à court terme sur le réchauffement climatique est bien plus important que celui du CO2. Récemment, la communauté scientifique a exprimé sa vive préoccupation quant aux rejets de méthane en Arctique, bien qu’il soit difficile d’évaluer l’importance de ce phénomène en raison de l’absence de données dans le temps. Comme un film plastique de protection, la banquise de l’Arctique empêche l’eau de l’océan de se déverser sur les côtes. L’épaisse couche de glace amortit le choc des grandes vagues, les empêchant d’arriver jusqu’aux rivages ou aux falaises. Mais en raison de la fonte des glaces, l’océan a commencé à ronger le littoral et à inonder les villages côtiers.

  • Les peuples autochtones n'ont-ils pas aussi recours à des méthodes de pêche industrielle ?

    Tant qu’elle tient compte de l’impératif de durabilité, Greenpeace n’est pas opposée à la pêche industrielle actuellement pratiquée par les peuples autochtones de l’Arctique. En revanche, nous sommes contre l’exploitation des flottes de pêche en provenance notamment des États-Unis, d’Europe ou d’Asie. Nous voulons protéger l’océan Arctique des pratiques de pêche destructrices afin de préserver l’environnement marin, qui souffre déjà du dérèglement climatique, mais aussi pour que les habitants de l’Arctique ne soient pas confrontés à la même situation que les pêcheurs africains, qui assistent au pillage de leurs ressources par des flottes de pêche étrangères.

Concernant les forages pétrolier  
  • Quelle quantité de pétrole renferme l’Arctique ? Pouvons-nous nous en passer ?

    D’après l’Institut d'études géologiques des États-Unis (US Geological Survey), la région renferme 13 % des réserves de pétrole non découvertes du monde. Cela représente environ 90 milliards de baril, soit de quoi répondre à la demande mondiale pendant trois ans à peine ! Plutôt que de risquer une catastrophe écologique en Arctique, nous ferions mieux d’investir dans le développement de technologies propres, qui fournissent de l’énergie sans dérégler le climat ou nuire à l’environnement.

  • Y a-t-il de véritables risques de marée noire en Arctique ?

    Températures glaciales, conditions climatiques extrêmes et éloignement géographique constituent de sérieux obstacles tant pour les activités des compagnies pétrolières que pour les interventions de dépollution. L’industrie pétrolière elle-même admet qu’il n’y aurait pas grand-chose à faire en cas d’explosion d’un puits, comme dans le golfe du Mexique. Autrement dit, une marée noire serait dévastatrice pour l’écosystème unique et fragile de l’Arctique, et pour les communautés autochtones qui en dépendent. La fonte des glaces permet désormais aux géants du pétrole, dont Shell, d’atteindre de vastes régions jusque-là inaccessibles. Au lieu de considérer le recul de la banquise comme un signal d’alarme pour l’humanité, les compagnies pétrolières y voient l’opportunité de faire des profits ! Le froid extrême, les icebergs, la mauvaise visibilité, l’éloignement géographique et les conditions maritimes difficiles sont autant de facteurs qui augmentent le risque d’une marée noire dans la région où se rend Shell. Certains icebergs, trop volumineux pour être remorqués et éloignés des plateformes de forage, obligeront la compagnie à être en mesure de déplacer rapidement ses installations. En cas d’explosion ou de fuite, il faudrait des mois pour creuser un puits de secours, souvent la seule solution dans ces circonstances. Si le puits défaillant n’est pas condamné avant la fin de la fenêtre estivale (très courte en Arctique), le pétrole pourrait continuer à s’échapper pendant tout l’hiver, voire pendant deux ans, et resterait prisonnier sous les glaces. Selon l’agence gouvernementale chargée d'attribuer les autorisations de forage (le Bureau of Ocean Energy Management, BOEM), il existe une possibilité sur cinq pour que les blocs de concession situés dans l'océan Arctique ou à proximité de l'Alaska soient à l'origine d'une marée noire importante au cours de leur durée d'exploitation. Les conséquences pour la vie arctique seraient catastrophiques, bien plus encore que celles du golfe du Mexique.

Shell et l'Arctique  
  • Mais la compagnie Shell n’est-elle pas déterminée à forer dès cet été ?

    Oui. Pourtant le plan d’intervention de Shell est la preuve même qu’il serait impossible de mettre en place des mesures efficaces en cas de marée noire en Alaska. D’après le plan d’intervention pour la mer de Beaufort (nord de l’Alaska), Shell admet que « des blocs de glace peuvent arriver à tout moment » au cours de la saison estivale de forage, et que « dans ces conditions, l’efficacité des méthodes de confinement ou de récupération sera réduite ». Shell va jusqu’à reconnaître que si les conditions s’aggravent, « il ne faudra plus essayer de récupérer les poches de pétrole » car il serait « difficile voire dangereux d’accéder au pétrole emprisonné sous la glace en raison de la dérive des plaques de glace, de la formation de crêtes et d’empilements. » Le plan de Shell prévoit par ailleurs que la nappe ne recouvrirait qu’une « petite surface d’eau ». Mais d’après les estimations de l’agence de réglementation américaine, certains puits que Shell envisage de forer en 2012 pourraient débiter plus de 60 000 barils par jour. Pour faire face en cas d’éruption d’un puits, Shell tenterait d’enflammer la nappe de pétrole. Mais des expériences de ce genre n’ont été menées qu’à très petite échelle, et pas dans les conditions de la mer de Beaufort ou de la mer des Tchouktches (nord-est de l’Alaska), c’est-à-dire en présence de glace, de brouillard, d’obscurité et de vents violents. Shell est également en train de mettre au point une « structure de confinement » qui serait disposée sur le puits en cas de rupture. Mais ce couvercle n’a pas encore été testé dans les conditions réelles, et des dômes similaires avaient été utilisés sans succès par BP lors de la catastrophe de Deepwater Horizon.

  • Quelles seraient les conséquences d’une marée noire pour la faune et la flore ?

    Une marée noire aurait des répercussions dévastatrices sur la vie arctique, et notamment des conséquences à long terme pour l’ours polaire, dont l’habitat est déjà en train de disparaître, mais aussi le narval, le renard arctique, l’orque, la chouette harfang et les colonies de macareux moines et de petits pingouins qui viennent se reproduire dans la région. Les mammifères marins, tels que les phoques et les morses, pourraient également être affectés via la chaîne alimentaire. L’Alaska dispose de plus de 64 000 km de littoral, soit plus que toutes les autres côtes américaines réunies. Une marée noire serait catastrophique pour la faune et la flore, mais aussi pour la pêche. La région abrite des espèces qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur le territoire américain : ours polaires, phocidés, baleines franches du Groenland, de nombreuses espèces de poissons et d’oiseaux (dont l’eider à tête grise et faucons gerfauts).

  • Existe-il une véritable menace de conflit en Arctique ?

    Personne ne dit qu’une guerre est sur le point d’éclater. Mais les pays riverains mobilisent leurs capacités militaires sur place, alors que la région devient de plus en plus accessible aux industries primaires. Certains spécialistes estiment que cette militarisation risque de nuire à la stabilité de la région et que les capacités militaires mobilisées sont davantage destinées au combat qu’au maintien de l’ordre. Voir : http://www.c2es.org/publications/climate-change-international-arctic-security D’après cette étude publiée par le Centre for Climate and Energy Solutions (C2ES), « bien que la priorité affichée par les gouvernements reste la coopération, la plupart des États riverains de l’Arctique ont commencé à renforcer et moderniser leurs capacités militaires dans la région. Les nouveaux programmes militaires favorisent davantage les capacités de combat que les capacités de maintien de l’ordre. […] Des États tels que la Norvège et la Russie mettent en place une nouvelle flotte destinée à intervenir dans le cadre de conflits intenses. On peut considérer que ces initiatives sont dictées par la prudence. Mais si l’esprit de collaboration venait à s’émousser, la présence d’un arsenal sophistiqué doté de capacités d’intimidation et de répression pourrait saper la diplomatie et la stabilité dans la région. »

  • Forer en Arctique n’a rien de nouveau, non? Shell affirme qu’elle le fait depuis des dizaines d’années.

    Il est vrai que Shell dispose d’une certaine expérience dans le Nord. Cependant, le Nord n’est pas l’Arctique. Que l’on définisse la zone arctique en fonction des températures, des conditions climatiques ou des latitudes, presque tous les anciens puits de la compagnie se situent à 1 000 km au sud de ceux qu’elle entend creuser cette année en mer de Beaufort ou en mer des Tchouktches. Les conditions d’exploitation en Arctique sont très différentes de celles du golfe d’Alaska ou du golfe de Cook, que Shell connaît bien. En Arctique, la présence de glace de mer représente l’un des plus importants dangers pour les forages dans la région. Il y a une vingtaine d’années, Shell avait foré quatre puits exploratoires et effectué des recherches sismiques en mer des Tchouktches, là ou elle compte retourner cet été. La compagnie avait également foré six puits exploratoires en mer de Beaufort dans les années 1980. Est-ce que cela signifie pour autant que le groupe Shell est prêt à travailler en Arctique ? D’après l’agence gouvernementale chargée d'attribuer les autorisations de forage (le Bureau of Ocean Energy Management, BOEM), la réponse est non. Le plan d’intervention de Shell en mer de Beaufort prévoit que la nappe ne recouvrirait qu’une « petite surface d’eau » ; pour la mer des Tchouktches, la compagnie estime la fuite à 25 000 barils par jour pendant 30 jours dans le pire des cas (soit 750 000 barils au total). Mais d’après les estimations du BOEM, l’explosion d’un puits en mer des Tchouktches pourraient entraîner une fuite de 61 000 barils par jour. Et dans une zone où la compagnie ne dispose d’aucune expérience de terrain, la situation pourrait rapidement dégénérer. Shell estime que 38 jours suffisent pour creuser un puits de secours en mer des Tchouktches… alors que BP avait mis 85 jours pour forer le sien lors de la catastrophe de Deepwater Horizon, dépassant largement les délais prévus à cause du mauvais temps. Les conditions météorologiques sont bien plus rudes en Arctique que dans le golfe du Mexique… Le BOEM estime que l’édification d’un puits de secours en Arctique pourrait prendre jusqu’à 74 jours, et qu’il existe une possibilité sur cinq pour que les blocs de concession situés dans l'océan Arctique ou à proximité de l'Alaska soient à l'origine d'une marée noire importante au cours de leur durée d'exploitation.

  • Est-ce que cela signifie pour autant que le groupe Shell est prêt à travailler en Arctique ?

    D’après l’agence gouvernementale chargée d'attribuer les autorisations de forage (le Bureau of Ocean Energy Management, BOEM), la réponse est non. Le plan d’intervention de Shell en mer de Beaufort prévoit que la nappe ne recouvrirait qu’une « petite surface d’eau » ; pour la mer des Tchouktches, la compagnie estime la fuite à 25 000 barils par jour pendant 30 jours dans le pire des cas (soit 750 000 barils au total). Mais d’après les estimations du BOEM, l’explosion d’un puits en mer des Tchouktches pourraient entraîner une fuite de 61 000 barils par jour. Et dans une zone où la compagnie ne dispose d’aucune expérience de terrain, la situation pourrait rapidement dégénérer. Shell estime que 38 jours suffisent pour creuser un puits de secours en mer des Tchouktches… alors que BP avait mis 85 jours pour forer le sien lors de la catastrophe de Deepwater Horizon, dépassant largement les délais prévus à cause du mauvais temps. Les conditions météorologiques sont bien plus rudes en Arctique que dans le golfe du Mexique… Le BOEM estime que l’édification d’un puits de secours en Arctique pourrait prendre jusqu’à 74 jours, et qu’il existe une possibilité sur cinq pour que les blocs de concession situés dans l'océan Arctique ou à proximité de l'Alaska soient à l'origine d'une marée noire importante au cours de leur durée d'exploitation.