Cinq ans après Fukushima – combien de jours jusqu’à une catastrophe à Tihange?

ACTION: Greenpeace Luxembourg en action contre Tihange

Opinion - mars 14, 2016



Cinq ans après Fukushima – combien de jours jusqu’à une catastrophe à Tihange?

Il y a cinq ans que la catastrophe nucléaire à Fukushima a débuté – une catastrophe qui est loin d’être terminée: les habitants affectés souffrent toujours, les fuites radioactives continuent et les déchets radioactifs s’accumulent.

Un nouveau rapport de Greenpeace montre Il n'y a pas de moyen simple ou facile pour nettoyer les suites d'un accident nucléaire. En effet, ce rapport montre qu'il n'y a rien de tel dans la réalité comme une décontamination complète des zones contaminées par la radioactivité. Les catastrophes qui ont commencé à la centrale nucléaire de Tchernobyl et en 1986 et à Fukushima en 2011 ont démontré non seulement les terribles conséquences initiales de grands accidents nucléaires; ils ont également laissé des conséquences à long terme sur la santé humaine et l'environnement. 140.000 habitants ont été délogés et la crise radiologique va continuer pendant des décennies. Ces cicatrices sont encore avec nous aujourd'hui et seront avec nous pendant longtemps.

Dans les pays voisins du Luxembourg, les industries nucléaires et les gouvernements pro-nucléaires risquent de faire les mêmes erreurs qu’au Japon en prolongeant la durée de vie des réacteurs et en autorisant le fonctionnement de réacteurs fissurés.

Pour dénoncer les risques posés surtout par la centrale nucléaire de Tihange en Belgique, Greenpeace a projeté dans la nuit du 10 au 11 mars des messages antinucléaires sur les châteaux historiques de Clervaux et Vianden dans le nord du pays. Ces châteaux âgés de plusieurs centaines d’années se trouvent à 70 respectivement 90 kilomètres du réacteur fissuré de Tihange seraient contaminés pendant des décennies voire des centaines d’années en cas de catastrophe à Tihange. Greenpeace a également projeté le message « Tihange = eau non potable » sur le barrage du lac de la Haute-Sûre qui est la plus grande source d’eau potable du Luxembourg. Le lac de la Haute-Sûre se trouve à 74 kilomètres de Tihange. A Luxembourg-Ville les activistes ont projeté leurs messages sur le “Bock”.

Le Conseil scientifique des rayonnements ionisants a recommandé aux autorités belges de distribuer des comprimés d’iode, utilisables en cas de catastrophe nucléaire, dans un rayon de 100 kilomètres. Cette recommandation a été faite dans le cadre d’une révision des plans d’urgence nucléaires en Belgique. La proposition  d’élargir la zone de distribution est intervenue après plusieurs études réalisées après la catastrophe de Fukushima. Les autorités belges admettent donc qu’une zone dans un rayon de 100 kilomètres – dont une partie du Luxembourg – est à risque d’être contaminée en cas d’accident nucléaire à Tihange.

« La décision du gouvernement belge de prolonger la durée de vie des réacteurs de Tihange et d’autoriser le fonctionnement du réacteur avec une cuve fissurée - dont les origines et le développement ne sont pas définitivement connues – est irresponsable », a déclaré Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace Luxembourg. « Le gouvernement luxembourgeois et les communes ainsi que la société civile doivent continuer à faire la pression sur la Belgique et demander l’arrêt immédiat de Tihange ».