Procès des militant-e-s Greenpeace France

Pas de victoire pour EDF

Actualité - juin 28, 2018
Le verdict du procès de Privas, où Greenpeace France, un de ses salariés et 22 activistes étaient jugés le 17 mai à la suite d’une intrusion dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, est tombé. Malgré la volonté d’EDF de s’en prendre aux militant-e-s, aucun d’entre eux n’a été condamné à de la prison ferme. Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace France, poursuivi pour complicité, a été relaxé.

La stratégie d’EDF de réclamer des peines de prison plus lourdes et des dommages et intérêts colossaux à Greenpeace pour nous dissuader de dénoncer le risque nucléaire, a échoué.

Le procès contre Greenpeace France, son chargé de campagne nucléaire, Yannick Rousselet, et 22 militant-e-s de l’organisation s’est tenu le 17 mai au tribunal de grande instance de Privas en Ardèche. Le verdict a été rendu public six semaines plus tard.

Le verdict prononcé le 28 juin par le tribunal de grande instance de Privas est le suivant :

  • 19 militants sont condamnés à une peine de 4 mois de prison avec sursis et à une amende de 500 euros

  • 3 militants qui avaient déjà du sursis sont condamnés à 4 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de 18 mois ainsi qu’à une amende de 500 euros

  • Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire, poursuivi pour complicité, est relaxé

  • L’association Greenpeace France est condamnée à une amende de 25 000 euros

  • Le préjudice moral est fixé à 50 000 euros au profit d’EDF

  • Le préjudice matériel sera évalué par un expert et sera décidé lors d’une audience en décembre 2018

Greenpeace France et ses militants se réservent la possibilité de faire appel dans les jours qui viennent.

Dénoncer le risque nucléaire

Les militant-e-s de Greenpeace France étaient jugés pour s’être introduits dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse le 28 novembre 2017. Leur action a permis de démontrer le manque de protection des piscines d’entreposage de combustible usé des centrales nucléaires d’EDF et les risques que ces failles de sécurité représentent. En quelques minutes, plusieurs activistes avaient eu le temps d’escalader une des piscines d’entreposage du combustible usé, accolée au réacteur 4. D’autres avaient laissé des empreintes de mains sur le même bâtiment.


© Greenpeace

Cette action faisait suite à une précédente intrusion de huit militant-e-s, le 12 octobre 2017, dans la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle. Là aussi, des failles de sécurité et la vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usé avait été démontrées. A la suite de cette intrusion, Greenpeace, le chargé de campagne nucléaire et les huit militants ont été jugés à Thionville, le 27 février – ils ont fait appel du jugement prononcé en première instance.

Soutien aux lanceurs d’alerte

Les activistes qui ont eu le courage de lancer l’alerte et de dénoncer les risques nucléaires ont reçu le soutien de milliers de personnes à travers le monde. Les poursuites engagées contre celles et ceux qui dénoncent les failles de sécurité des centrales ne contribuent en rien à résoudre le fond du problème.

« C’est en lanceurs d’alerte qu’ils et elles ont agi, pour dénoncer un danger qui nous concerne toutes et tous. » conclut Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace Luxembourg.

Nous continuerons à nous mobiliser pour dénoncer les failles de sécurité des installations d’EDF.

 

Article Source : Greenpeace France