Les 40 ans de Greenpeace: de tous les combats pour sauver la planète

Communiqués de presse - juin 17, 2011
Dans le cadre du 40ème anniversaire de Greenpeace, le bureau luxembourgeois de l’organisation a invité Manuel Pinto, le responsable des opérations maritimes de Greenpeace International, pour partager sa riche expérience de l’organisation, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue ce matin au siège de Greenpeace Luxembourg à Esch-sur-Alzette.

Apparaissant au Canada pour la première fois en 1971, Greenpeace est aujourd'hui une des ONG les plus puissantes au monde. A son tout premier combat, la protestation contre les essais nucléaires, toute une série de campagnes se sont ajoutées : de la protection des baleines et des océans, à la préservation des forêts et de la biodiversité, de la dénonciation des pollutions chimiques à l'application du principe de précaution. Greenpeace est aussi devenu un acteur important de la protection du climat et de la promotion du développement durable.

40 ans après le premier exploit d'un groupe d'idéalistes Nord-américains qui s'étaient embarqués sur le Phyllis Cormack, un petit navire de pêche, pour empêcher des essais nucléaires des Etats-Unis au large de l'île d'Amtchika dans la mer de Bering, Greenpeace est sur tous les fronts de la préservation de notre environnement. Avec 28 bureaux nationaux ou régionaux, présente dans plus de 40 pays sur les cinq continents, avec près de 2000 employés et un budget annuel mondial de 200 millions d'€, uniquement réunis grâce au soutien de ses 2,8 millions de membres donateurs, Greenpeace est un acteur incontournable et respecté des questions environnementales globales.

A côté de ses stratégies «coup de poing médiatiques» et de la justesse de ses combats, pour comprendre l'envergure planétaire qu'a pu acquérir cette organisation, il faut remonter au milieu des années quatre-vingt. Il y a eu bien sûr, l'attentat contre le Rainbow Warrior, en 1985, qui a été un choc énorme dans l'opinion publique et aussi au niveau de l'organisation. «Il y a eu cette prise de conscience que Greenpeace avait le pouvoir et les moyens de déranger vraiment» précise Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg. Et puis l'année suivante, l'accident de Tchernobyl a été un autre choc, tout aussi énorme dans l'opinion publique. «Après Tchernobyl, les gens ont enfin reconnu, peut être pour la première fois, du moins à ce niveau de conscience collective, que nous avions raison de critiquer la sécurité nucléaire».

Dans le cadre de cet anniversaire, Greenpeace Luxembourg a invité Manuel Pinto, qui participe depuis plus de 20 ans aux actions que Greenpeace mène dans le monde. Il est devenu depuis quelques années, le responsable des opérations maritimes auprès de Greenpeace international.

«J'ai participé en tant qu'activiste à un très grand nombre de campagnes et d'actions sur le terrain, comme p.ex. à Moruroa contre les essais nucléaires français, au Brésil pour la protection de la forêt amazonienne, et bien sûr en Europe» expose Manuel Pinto. «J'adhère depuis toujours et complètement aux valeurs de Greenpeace: les actions directes, spectaculaires et non violentes et la désobéissance civile qui est justifiée par la destruction de notre environnement. Ces actes, menés par des volontaires ont permis de développer un contre-pouvoir qui est vraiment très important».

Greenpeace peut se féliciter d'un grand nombre de victoires et d'être à l'origine de nombreuses lois, réglementations et traités environnementaux: du moratoire sur la chasse commerciale à la baleine votée par la Commission Baleinière Internationale en 1982 à  l'interdiction des filets dérivants en 1989 en passant par  l'interdiction de l'immersion des déchets industriels et radioactifs dans les océans en 1993. A la suite de l'occupation de la plateforme de forage Brent Spar pendant plusieurs semaines, Greenpeace a imposé, en 1995, à Shell de modifier son projet de la couler en Mer du Nord.

Son impact sur les sociétés et les gouvernements est donc bien réel.

En 40 ans, Greenpeace a aussi diversifié ses moyens d'actions. L'organisation agit aussi régulièrement au niveau juridique et parvient à faire évoluer la jurisprudence. Par exemple, il y a deux ans, Greenpeace a remporté une victoire significative devant les tribunaux de la Grande-Bretagne. A l'origine, six activistes avaient escaladé la cheminée d'une centrale électrique à Kingsnorth pour protester contre la construction d'une nouvelle centrale au charbon sur le site. Dix mois plus tard, en octobre 2009, les activistes ont été acquittés de toutes les charges qui étaient retenues contre eux. Le jugement fait état que leurs actions étaient justifiées pour empêcher les dommages dus au changement climatique qui seraient bien supérieurs à ceux qu'ils avaient causé à la société Eon Energy. À la suite de cette décision, la société Eon Energy a déclaré qu'elle abandonnait son plan d'extension de la centrale.

Et si les actions spectaculaires continuent d'être la marque de fabrique de Greenpeace, les nouveaux moyens de communication comme Internet font aussi partie du portfolio des outils de campagne de l'organisation. En mars de l'année dernière, Greenpeace visait la multinationale Nestlé pour lui demander de renoncer à acheter de l'huile de palme à une société reconnue comme responsable de la destruction de la forêt tropicale en Indonésie. Une vidéo publiée sur YouTube illustrait une personne dont la barre de chocolat Kit Kat qu'elle dégustait se transformait en un doigt d'orang-outan. Ce canular a fait un buzz, surtout à partir du moment où Nestlé a demandé de l'enlever du réseau de vidéos en ligne. Les  @ctivistes on-line de Greenpeace l'ont alors répercutée sur la toile, entraînant des millions de visionnages. Résultat, Nestlé a plié. La semaine dernière, Greenpeace a lancé une nouvelle attaque sur le web. Cette fois, c'est l'entreprise Mattel, fabricant de Barbie qui est sous les feux de l'organisation, toujours pour la même raison, la déforestation de l'Indonésie.

Cependant après 40 ans d'engagement, Greenpeace a encore du pain sur la planche. «Le changement climatique est une menace très grande et très réelle  pour la planète. Nous avons besoin de développer rapidement une solution à l'échelle mondiale et cette solution passera par le développement des énergies renouvelables au Luxembourg, en Europe et partout dans le monde» expose Paul Delaunois. Si convaincre les gouvernements, les investisseurs et les entreprises à l'argument des renouvelables sera probablement le plus grand défi de Greenpeace de la prochaine décennie, c'est loin d'être le seul. Du contrôle de la surpêche, à l'éradication des produits toxiques utilisés dans l'industrie, de la protection des forêts, à l'interdiction des cultures OGM, les atteintes à l'environnement sont si importantes que Greenpeace n'est pas prête de se retrouver au chômage.

«D'ailleurs, quand les gouvernements ou les grandes multinationales font jour après jour des déclarations sur leurs politiques soit disant environnementales, il faut bien qu'il y ait quelqu'un  pour les confronter avec la réalité de leurs actions. Nous avons tous besoin d'une organisation indépendente qui est bien informée et qui est capable d'analyser cette réalité devenue très complexe, mais qui surtout n'aura pas peur de s'exprimer haut et fort et de se faire entendre. Quand nous pensons à une telle organisation, nous ne pouvons penser qu'à Greenpeace» conclut Manuel Pinto.

Other contacts:

Manuel Pinto, Greenpeace International, GSM (+31) 6 2900 1147
Paul Delaunois, Greenpeace Luxembourg, Tél. 54 62 52 22 ou GSM 621 49 30 14
Daniela Pichler, chargée de communication, Tél. 54 62 52 28 ou GSM 621 25 21 99