Au regard de la terrible sécheresse qui sévit actuellement au Luxembourg et sur une grande partie de l´Europe, Greenpeace interpelle une nouvelle fois le gouvernement luxembourgeois, pour qu’il s’engage fermement au niveau européen pour une politique climatique plus ambitieuse et se déclare publiquement en faveur de l’objectif de -30% de réduction des gaz à effet de serre d´ici 2020. Alors que le Conseil de gouvernement qui se réunira ce vendredi, doit discuter la position que le Luxembourg défendra au niveau européen en matière de protection du climat, Greenpeace tient à rappeler les conséquences néfastes qu’entrainera le changement climatique sur l´agriculture, l´horticulture, l´arboriculture et la viticulture au Luxembourg. Hier, des activistes de Greenpeace se sont rendus dans l’Est du pays et ont pu observer la situation très alarmante à laquelle sont confrontés les agriculteurs: tous les champs et les prairies souffrent du manque d’eau, les céréales et les plantes fourragères vont présenter des rendements misérables, le maïs n’a que partiellement germé et les champs sont clairsemés. Si la sécheresse continue, les agriculteurs craignent de manquer de nourriture cet hiver pour leur bétail, leurs espoirs reposent dorénavant sur la récolte de maïs … qui ne pousse pas.
Greenpeace tient à rappeler les conséquences néfastes qu’entrainera le changement climatique sur l´agriculture, l´horticulture, l´arboriculture et la viticulture au Luxembourg. Des activistes de Greenpeace se sont rendus dans l’Est du pays et ont pu observer la situation très alarmante à laquelle sont confrontés les agriculteurs causée par la sécheresse actuelle.
A l´heure actuelle, l´agriculture luxembourgeoise souffre des
conséquences d´une période exceptionnelle de sécheresse. L´absence
de pluie des trois derniers mois a déjà causé des dommages
importants dans les cultures agricoles et a provoqué une diminution
de 30 à 50% des quantités d'herbe et de foin récoltées de cette
année.
«La sécheresse actuelle pourrait être un avant-goût de ce qui
nous attend si nous ne prenons pas rapidement des mesures
conséquentes pour lutter contre le changement climatique», avertit
Martina Holbach, chargée de campagne climat et énergie de
Greenpeace Luxembourg. «Il devient de plus en plus évident que nos
régions seront aussi affectées par le changement climatique,
notamment notre agriculture. Supporter les agriculteurs à s´adapter
à ce défi est l´une des responsabilités urgentes du gouvernement,
mais se battre pour imposer des objectifs ambitieux afin de
protéger le climat est une obligation pour l'avenir.»
La stratégie nationale d´adaptation au changement climatique
(1), élaborée dans le cadre du partenariat pour l´environnement et
le climat, est pourtant très claire: le changement climatique
représente un vrai défi pour l'agriculture au Luxembourg. Son
imprévisibilité et sa virulence risquent de rendre l'agriculture
très vulnérable en affectant la capacité de production de
l'agriculture dans son ensemble. Selon les différents modèles et
prévisions actuellement établis concernant l'évolution future du
climat dans notre région, il faudra s'attendre à un accroissement
de la pluviométrie, surtout en hiver, combiné à des périodes plus
fréquentes et plus longues de sécheresse et de chaleur durant
l'été. D´une part, l´agriculture luxembourgeoise sera forcée de
s´adapter à des déficits hydriques accrus en été et des excès lors
d'inondations et de pluies torrentielles. D'autre part, elle devra
s'attendre à ce que les maladies, parasites et ravageurs des
animaux d'élevages aussi bien que des cultures vont très
certainement augmenter en intensité et en nombre.
Lors d´une action, jeudi passé, au ministère du Développement
durable et des Infrastructures, Greenpeace a appelé le Ministre
Claude Wiseler à suivre l´exemple des sept pays européens (2) qui
en mars 2011 ont publiquement demandé que l´UE décide
unilatéralement un objectif de réduction européen de -30% des
émissions de gaz à effet de serre d´ici 2020. Lors d´un entretien
avec les portes-parole de Greenpeace, le Ministre Claude Wiseler,
bien que partageant les évidences défendues par Greenpeace, n´était
pas en mesure de prendre un engagement formel en faveur de
l'objectif européen des -30%.
"Si le gouvernement veut sincèrement et de façon cohérente
s'engager pour la protection du climat, il doit se prononcer sans
aucune restriction, ni aucune équivoque en faveur d'un objectif
européen plus ambitieux. Cependant, la position attentiste par
rapport aux conséquences qu'une augmentation de l'objectif
entrainerait pour le Luxembourg, laisse sous-entendre que M.
Wiseler n'est pas prêt à s'engager pleinement pour protéger
l'environnement et les générations futures des conséquences du
changement climatique" constate Paul Delaunois, directeur de
Greenpeace.
Greenpeace insiste pour que le gouvernement mesure et assume
pleinement toute l'ampleur de sa responsabilité lors du débat en
Conseil de gouvernement sur sa politique climatique et appelle le
gouvernement à soutenir un objectif européen inconditionnel d'une
réduction de -30% d´ici 2020 par rapport à 1990. Un telle position
devrait constituer un premier pas vers un objectif de -40% pour
l'ensemble des pays industrialisés, en accord avec la nécessité
scientifique de contenir la hausse des températures mondiales
en-dessous de 2°C, et d'éviter un emballement climatique
catastrophique.
Other contacts:
Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, Tél. 54 62 52 24 ou 621 23 33 62
Paul Delaunois, Greenpeace Luxembourg, Tél. 54 62 52 22 ou 621 49 30 14
Notes:
(1) La stratégie nationale d´adaptation au changement climatique, Draft text, 22.3.2011, publiée sur www.noe.lu, voir sous „Dokumente“
(2) En Mars 2011, sept ministres de l'Environnement européens (Grande Bretagne, Suède, Danemark, Allemagne, Espagne, Grèce, Portugal) ont publiquement demandé une réduction de 30%: http://www.guardian.co.uk/theguardian/2011/mar/14/europe-japan-and-energy-options