L’ONDRAF, l’organisme national des déchets radioactifs, veut connaître votre avis ! C’est du moins l’objectif affiché de la consultation publique qu’il a lancée le 15 avril sur son nouveau “projet de plan” et qui s’étend jusqu’au 13 juin. On aurait pu s’attendre à y trouver une approche concrète pour nos déchets nucléaires hautement radioactifs, mais en réalité, la proposition peut être résumée en 4 mots : “Nous allons les enterrer”.

Je participe

Même si le plan ne contient aucun indice sur la manière, le lieu et le moment où les déchets nucléaires seront enfouis, il est important de faire entendre votre voix lors de cette consultation. Ensemble, nous pouvons envoyer un message clair à l’ONDRAF : nous en attendons plus ! Ci-dessous, nous vous accompagnons à travers les questions de la consultation qui ne prend au total que quelques minutes à remplir.

Je réponds à l’enquête

La consultation est anonyme. Cela peut stimuler l’ouverture, mais signifie également que vous ne serez pas informé.e des résultats ou des étapes ultérieures du processus. Greenpeace suit ce dossier depuis des années et continuera à le faire à l’avenir. Si vous souhaitez être tenu informé, veuillez remplir ce formulaire et nous vous enverrons nos mises à jour.

Je ne suis absolument pas d’accord !

Que faire de nos déchets nucléaires ? Faites-vous entendre !

Si l’on ne tient pas compte de la question sur la politique de protection de la vie privée, l’ensemble de la consultation ne comprend que 4 questions, plus une possibilité peu pratique de détailler une ou plusieurs de vos réponses. Commençons par les questions à choix multiples (vous trouverez des arguments pour chaque réponse plus loin dans ce blog) :

1. Êtes-vous d’accord avec la proposition de système de stockage géologique ?

Notre réponse : Absolument pas d’accord.

2. Êtes-vous d’accord avec la proposition de le réaliser sur le territoire belge ?

Notre réponse : Absolument pas d’accord.

3. L’ONDRAF souligne également que le choix d’une politique ne peut pas être reporté. Êtes-vous d’accord ?

Notre réponse : Absolument pas d’accord.

4. Êtes-vous d’accord avec la nécessité d’un processus décisionnel pour le développement, le choix du site et la réalisation d’un système de stockage géologique en Belgique et avec les principes proposés […] ?

Notre réponse : Absolument pas d’accord.

À vous de jouer, maintenant !

Vient ensuite la partie “ouverte” de l’enquête : “Avez-vous d’autres commentaires ?” Cette partie est facultative. Vous pouvez choisir de commenter point par point, ou d’opter pour “Autres”. Nous donnons ci-dessous quelques suggestions, mais utilisez votre propre formulation (si vous copiez littéralement ces arguments, il y a un risque que votre réponse soit filtrée), ou inspirez-vous de la lecture complémentaire au bas de ce blog.

La solution technique proposée, à savoir le système de stockage géologiqueAucun système de stockage géologique sûr et opérationnel des déchets hautement radioactifs n’existe aujourd’hui dans le monde. Le fait que pratiquement tous les pays qui produisent des déchets nucléaires continuent à les stocker est plutôt le signe qu’il n’existe pratiquement pas d’alternatives pour ces déchets dangereux. Nous devons tout faire pour réduire au maximum la charge de ces déchets pour les générations à venir, mais les enfouir le plus rapidement possible sans être sûr de leur sécurité ne peut pas être qualifié de « solution ».

Sur le territoire belge – Le principe de base est que chaque pays est responsable de ses propres déchets nucléaires. Mais il n’est pas du tout certain qu’un système sûr de stockage géologique est possible en Belgique. Notre pays n’est pas grand et la liste des couches géologiques potentiellement appropriées est limitée. Il est donc possible que des options hors de la Belgique doivent éventuellement être envisagées, bien qu’elles présentent également des inconvénients (par exemple, le transport des déchets nucléaires).

La nécessité de prendre une décision – Une décision est nécessaire, et cela se reflète dans l’amende européenne imposée à la Belgique pour ne pas avoir encore de plan concret pour ses déchets nucléaires. Mais cette décision (à laquelle la population doit participer) doit porter sur un système de gestion précis à long terme des déchets nucléaires, et non sur des principes creux et des propositions vagues. Le projet de plan qui fait l’objet de cette consultation ne répond pas non plus aux exigences européennes. Il n’y a donc aucune raison de bâcler le travail.

Les incidences environnementales possibles du système de stockage géologique – Il n’y a pas encore de système de stockage géologique concret sur la table et aucun emplacement n’a été déterminé, ce qui rend difficile l’évaluation correcte des impacts environnementaux. Pourtant, ceux-ci peuvent être considérables. Jusqu’à présent, toutes les recherches se sont presque exclusivement concentrées sur l’enfouissement dans des galeries creusées dans l’argile de Boom, mais même après 40 ans, des problèmes majeurs subsistent, à la fois avec la couche géologique (voir le rapport 2010, ci-après) et le système d’enfouissement (voir le rapport 2019, ci-après), chacun pouvant entraîner des impacts environnementaux catastrophiques.

L’existence d’alternatives – Dans sa communication, l’ONDRAF insiste fortement sur le “TINA” (There Is No Alternative). Non seulement cette attitude est incroyablement fataliste, mais elle fait également fi de la quasi-certitude qu’il y aura des avancées technologiques. De plus, il faut travailler aujourd’hui sur une alternative “temporaire”, car un éventuel site de stockage géologique ne sera pas pleinement opérationnel avant 2100. D’ici là, les déchets nucléaires doivent être stockés en toute sécurité, et il reste encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine également.

Le processus décisionnel – Comme il n’y a pas encore de proposition concrète sur la table, il est important de développer un processus solide, transparent et participatif pour y parvenir. Le processus actuel ne correspond pas à ces critères. L’État change constamment son fusil d’épaule, avec une proposition concrète en 2010, mais aujourd’hui seulement une décision de principe sur le stockage géologique, et entre-temps, la recherche d’un site de stockage dans l’argile de Boom se poursuit, sans participation de la population. Il est urgent de procéder à une évaluation approfondie et indépendante de ces travaux de recherche, et de discuter des priorités et des budgets correspondants pour les années à venir.

Vous souhaitez en savoir plus ?

Greenpeace a également pris part à la consultation de l’ONDRAF. Vous trouverez nos réponses ici. Nous avons également effectué une analyse détaillée (en néerlandais) du rapport d’impact environnemental de l’ONDRAF.

En 2010 déjà, nous avions exprimé des préoccupations fondamentales quant au choix du stockage définitif des déchets nucléaires hautement radioactifs et/ou à longue durée de vie dans les couches d’argile belges, car ces dernières ne répondaient pas aux critères européens en matière de stockage des déchets nucléaires.

Début 2019, nous avons publié une analyse du système d’enfouissement qui était alors  sur la table (et y est en fait toujours), en nous concentrant notamment sur les risques durant la construction du site et le positionnement des conteneurs de déchets nucléaires.

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