Le tribunal de Bruges vient de juger coupables les 14 activistes de Greenpeace poursuivi·es pour une action non-violente qui s’est déroulée le 29 avril dernier dans le terminal gazier de Fluxys au sein du port de Zeebrugge, mais avec suspension du prononcé. Aucune peine n’a donc été prononcée. Greenpeace exprime son soulagement pour les activistes mais s’inquiète également de la criminalisation croissante de l’activisme.

Le 29 avril 2023, lors d’une action non-violente, les 14 activistes de Greenpeace Belgique avaient déployé des bannières dans le terminal gazier de Fluxys à Zeebrugge, avant de se faire arrêter par les forces de l’ordre et d’être maintenu·es 48h en garde à vue, soit le maximum légal. Les 14 personnes viennent d’être jugées coupables, mais aucune peine n’a été prononcée. Le prononcé a été suspendu pendant cinq ans parce qu’il s’agissait d’une action non-violente.

“Nous sommes soulagé·es pour les activistes. Le fait que les activistes quittent le tribunal avec un casier judiciaire vierge est pour nous une victoire », a déclaré Vanessa van Donselaar, directrice des campagnes chez Greenpeace Belgique. « Mais le fait que ces personnes aient été reconnues coupables exerce une pression sur le droit à la liberté d’expression et le droit de manifester. Ce verdict pourrait décourager les activistes, alors que les actions de désobéissance civile sont plus que nécessaires à l’heure actuelle, en pleine crise climatique et de la biodiversité. »

Dans le même temps, Greenpeace s’inquiète de la tendance croissante en Europe à décourager et à criminaliser toutes les formes de protestation. En Belgique, le projet de loi « anti-casseurs » en est un exemple clair.

 “Nos activistes ont été détenu·es pendant 48h (soit le maximum autorisé) et ensuite inculpé·es en vertu d’une loi portuaire qui n’était absolument pas destinée à juger les protestations” déclare Vanessa van Donselaar. “Cela montre qu’une loi peut être interprétée – par un procureur ou un juge – au détriment des droits civiques fondamentaux tels que le droit de manifester. C’est précisément les craintes qui entourent le projet de loi actuel anti-casseurs, toujours sur la table de notre gouvernement fédéral.”

Une action contre les nouveaux projets fossiles de Fluxys & co

L’action de Greenpeace visait à dénoncer la récente explosion du commerce de GNL (gaz naturel liquéfié) entre les Etats-Unis et l’Europe. Rapport à l’appui, Greenpeace a démontré la façon dont le lobby gazier européen a profité du choc créé par la guerre en Ukraine pour pousser de nombreux nouveaux projets et infrastructures destinées à exploiter du gaz de schiste américain et à l’acheminer en Europe. [1] Si ces projets sont menés à leur terme, ils affecteront directement les droits humains de nombreuses communautés aux Etats-Unis et aggraveront la crise climatique. 

Note

[1] Greenpeace International, “Who Profits From War. How gas corporations capitalise on war in Ukraine” – Executive Summary en français.

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