Une expédition de Greenpeace vient de montrer que la pollution des océans par des microplastiques et des résidus chimiques a atteint jusqu’aux régions les plus reculées de l’Antarctique. Les analyses en laboratoire des échantillons d’eau et de neige a révélé la présence de ces pollutions dans la majorité des échantillons testés.

“Tout le monde voit l’Antarctique comme sauvage et préservé”, dit Frida Bengtsson membre de l’expédition Greenpeace qui s’est rendue en Antarctique, “mais les impacts de l’homme s’y sont entre-temps développés : pollution au microplastique, présence de résidus chimiques toxiques, changement climatique et pêche industrielle de krill.”

Des échantillons d’eau et de neige ont été prélevés de janvier à mars de cette année. La majorité d’entre eux montraient une présence de polluants. Sept des huit échantillons pris à la surface de l’océan contenait des microplastiques, tels des microfibres. Neuf échantillons ont été pris au fond de l’eau et deux d’entre eux contenaient aussi des microplastiques. Par ailleurs, sept des neuf échantillons de neige contenaient des quantités mesurables de PFC, des résidus chimiques qui se désagrègent très difficilement. Ils sont très présents dans des produits de consommation et ont été liés à des problèmes de reproduction et de développement chez les animaux sauvages.

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Jusqu’ici, il existait très peu de données disponibles sur la présence de microplastique dans les eaux antarctiques. Ces analyses sont donc très utiles pour évaluer la pollution dans cette région.

Un sanctuaire de l’Océan antarctique

“On retrouve désormais du plastique dans tous les coins de nos océans, du pôle Nord au pôle Sud et jusqu’au point le plus profond, la fosse des Mariannes. Nous avons d’urgence besoin d’agir pour limiter le flux de plastique qui se retrouve dans la mer. C’est seulement ainsi que nous pourrons assurer la continuité de la vie dans nos mers et océans pour les générations futures”, déclare Frida Bengtsson.

Greenpeace plaide pour la création de réserves marines à grande échelle, comme celle d’un Sanctuaire de l’Océan antarctique de 1,8 million km² – soit 5 fois la taille de l’Allemagne -, qui offrirait assez de place aux baleines, pingouins et à tout l’écosystème antarctique. Un million 600.000 personnes soutiennent déjà cette proposition qui sera voté en octobre de cette année lors de la prochaine Commission de l’Océan antarctique.

Interdire les microplastiques

“Au niveau belge également, nous avons besoin d’action rapide. Nous espérons que notre pays soutiendra la proposition de la Commission européenne d’interdire les plastiques à usage unique. Et nous demandons aussi une interdiction totale de production des microplastiques primaires”, ajoute Jeroen Verhoeven, en charge de la campagne Plastique chez Greenpeace Belgique.

Vous pouvez trouver le rapport complet ici.

Contact :

Thomas Leroy, attaché de presse de Greenpeace, 0496/26.31.91