Asie du Sud-Est

Comme les forêts tropicales de l'Amazonie et du bassin du Congo, celle d'Asie du Sud-Est est menacée par la déforestation. La biodiversité animale et végétale, le cadre de vie des populations autochtones, les équilibres climatiques sont mis en péril par la destruction des massifs forestiers pour des motifs économiques à court terme. Le principal vecteur de cette déforestation en Indonésie et en Malaisie est la transformation de zones forestières en plantations de palmiers à huile.

L'huile de palme est devenue ces dernières années le numéro 1 mondial des huiles végétales, car elle est la moins chère. On la trouve partout : shampooing, lessive, margarine, chips, pizza, mais aussi agrocarburants. Elle est devenue presque incontournable dans nos produits de consommation courante. Unilever, Nestlé, Procter & Gamble... : les plus grandes industries alimentaires, cosmétiques et d'agrocarburants y ont recours. Elles participent ainsi à la destruction massive des forêts et des tourbières en Asie du Sud-Est au profit de plantations de palmiers à huile.

Cette déforestation fait de l'Indonésie le troisième pays le plus émetteur au monde de gaz à effet de serre. Elle menace les écosystèmes. La destruction de l'habitat naturel de nombreuses espèces compromet leur survie. En outre, les plantations sont très souvent la cause de conflits sociaux. Les palmiers sont parfois plantés sur les territoires de communautés locales sans leur autorisation.

Pour améliorer l'image de l'industrie de l'huile de palme, un label a été lancé en 2001 : le RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil, table ronde sur l'huile de palme durable). Mais ce n'est pas une solution. La RSPO est entre les mains des industriels et la meilleure preuve de son inefficacité est la poursuite de la déforestation. Si elle continue au rythme actuel, 98% des forêts indonésiennes auront disparu d'ici 2022 ! La seule solution à nos yeux, c'est un moratoire immédiat sur la déforestation et la dégradation des tourbières.