Actualité - septembre 27, 2006
Après avoir passé la journée à bloquer toute manœuvre du Probo Koala, l’Artic Sunrise passera à nouveau la nuit à proximité de l’entrée du port de Paldiski, laissant un zodiac posté dans le port. Le Probo Koala, toujours à quai, n’a finalement donné aucun signe de départ.
Les activistes de Greenpeace, au pied du bateau Probo Koala, dénoncent: "L'Europe intoxique l'Afrique".
En fin d'après-midi, une dépêche de l'agence Reuters a confirmé
la nouvelle annoncée par Greenpeace plus tôt dans la journée.
Diakite Fatou, la présidente de la Commission nationale d'enquête
ivoirienne chargée d'élucider l'affaire des déchets toxiques
déversés sur Abidjan en août dernier, a pris contact avec le
ministère estonien de l'Environnement. Dans un courrier, elle lui
demande, « au nom du gouvernement ivoirien », de « tout mettre en
œuvre pour immobiliser le Probo Koala », considéré comme une «
pièce essentielle pour le déroulement de l'enquête en cours en Côte
d'Ivoire ». Les autorités estoniennes n'auraient pas encore répondu
à cette requête.
Après avoir déversé 400 tonnes de déchets toxiques dans diverses
décharges d'Abidjan, le Probo Koala, affrété par la société
Trafigura et battant pavillon panaméen, avait repris sa route sans
jamais être inquiété. Depuis, une enquête a été ouverte en Côte
d'Ivoire et trois autres aux Pays-Bas, qui ont laissé partir le
navire en direction de l'Afrique en juillet dernier. En Côte
d'Ivoire, le nombre de décès suite à cette pollution massive est
aujourd'hui monté à huit. 77 000 habitants de la capitale
ivoirienne seraient allés consultés un médecin. Les cas
d'intoxication se comptent pas milliers.
Greenpeace, qui bloque le Probo Koala depuis le 25 septembre,
entend imposer que le navire cesse toute activité et soit maintenu
dans le port estonien le temps d'une enquête complète.
L'organisation réclame la saisie de tous les documents, livres de
bord et communications. Par ailleurs, Greenpeace a déposé une
plainte aux Pays-Bas contre l'affréteur du navire, Trafigura
Beheer, dont le siège social se trouve aux Pays-Bas, ainsi
qu'Amsterdam Port Service (APS), une entreprise portuaire
néerlandaise.
Les garde-côtes et les services de l'immigration estoniens sont
monté à bord de l'Artic Sunrise pour effectuer quelques contrôles
de routine. Quatre activistes ont été interpellés par la police et
un zodiac saisis. Deux d'entre eux ont rejoint l'Artic Sunrise sans
qu'aucune charge ne soit retenue contre eux - simplement contre
paiement d'une amende de 6 euros par personne. Les deux autres
activistes interpellés devraient très vite retrouver le reste de
l'équipage et le zodiac a pu être récupéré sans difficulté.