26 septembre 2006, 20 heures : Greenpeace et le Probo Koala : le bras de fer continue. La Côte d’Ivoire est entrée en contact avec l’Estonie.

Actualité - septembre 27, 2006
Après avoir passé la journée à bloquer toute manœuvre du Probo Koala, l’Artic Sunrise passera à nouveau la nuit à proximité de l’entrée du port de Paldiski, laissant un zodiac posté dans le port. Le Probo Koala, toujours à quai, n’a finalement donné aucun signe de départ.

Les activistes de Greenpeace, au pied du bateau Probo Koala, dénoncent: "L'Europe intoxique l'Afrique".

En fin d'après-midi, une dépêche de l'agence Reuters a confirmé la nouvelle annoncée par Greenpeace plus tôt dans la journée. Diakite Fatou, la présidente de la Commission nationale d'enquête ivoirienne chargée d'élucider l'affaire des déchets toxiques déversés sur Abidjan en août dernier, a pris contact avec le ministère estonien de l'Environnement. Dans un courrier, elle lui demande, « au nom du gouvernement ivoirien », de « tout mettre en œuvre pour immobiliser le Probo Koala », considéré comme une « pièce essentielle pour le déroulement de l'enquête en cours en Côte d'Ivoire ». Les autorités estoniennes n'auraient pas encore répondu à cette requête.

Après avoir déversé 400 tonnes de déchets toxiques dans diverses décharges d'Abidjan, le Probo Koala, affrété par la société Trafigura et battant pavillon panaméen, avait repris sa route sans jamais être inquiété. Depuis, une enquête a été ouverte en Côte d'Ivoire et trois autres aux Pays-Bas, qui ont laissé partir le navire en direction de l'Afrique en juillet dernier. En Côte d'Ivoire, le nombre de décès suite à cette pollution massive est aujourd'hui monté à huit. 77 000 habitants de la capitale ivoirienne seraient allés consultés un médecin. Les cas d'intoxication se comptent pas milliers.

Greenpeace, qui bloque le Probo Koala depuis le 25 septembre, entend imposer que le navire cesse toute activité et soit maintenu dans le port estonien le temps d'une enquête complète. L'organisation réclame la saisie de tous les documents, livres de bord et communications. Par ailleurs, Greenpeace a déposé une plainte aux Pays-Bas contre l'affréteur du navire, Trafigura Beheer, dont le siège social se trouve aux Pays-Bas, ainsi qu'Amsterdam Port Service (APS), une entreprise portuaire néerlandaise.

Les garde-côtes et les services de l'immigration estoniens sont monté à bord de l'Artic Sunrise pour effectuer quelques contrôles de routine. Quatre activistes ont été interpellés par la police et un zodiac saisis. Deux d'entre eux ont rejoint l'Artic Sunrise sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux - simplement contre paiement d'une amende de 6 euros par personne. Les deux autres activistes interpellés devraient très vite retrouver le reste de l'équipage et le zodiac a pu être récupéré sans difficulté.