Actualité - février 15, 2006
Greenpeace se félicite de la décision prise par le gouvernement brésilien de sauver une vaste zone de forêt tropicale amazonienne de la destruction. 6,4 millions d'hectares de forêt primaire (soit deux fois la surface de la Belgique) viennent en effet d'être délimités et serviront de réserve.
Etat du Para - Route BR 163
Les menaces qui pèsent sur la forêt amazonienne sont
effectivement nombreuses : sécheresse, incendies, opérations
forestières illégales et destructrices, coupes à blanc. Ces trois
dernières années, ce sont 6,985 millions d'hectares de forêt
tropicale qui ont ainsi été détruits - l'équivalent de 18 terrains
de football toutes les minutes. Cette destruction, à son tour,
engendre une perte catastrophique de diversité biologique et a des
conséquences sur la régulation du climat de la planète.
La zone qui doit bénéficier de cette protection est
particulièrement menacée par l'exploitation car la route BR-163,
dans l'Etat du Para, est sur le point d'être asphaltée, ce qui
faciliterait la pénétration des plantations de soja, de l'élevage
de bétail, de l'exploitation forestière, ainsi que d'autres
vecteurs de destruction.
Aux termes du Décret présidentiel, trois niveaux de protection
de cette zone forestière seront définis : 1,6 millions d'hectares
recevront une protection permanente et seront définitivement
inaccessibles aux opérations d'exploitation forestière et à la
déforestation. Des concessions forestières seront délimitées dans
2,8 millions d'hectares : elles devront empêcher la déforestation
sauvage et assurer une gestion raisonnable de la forêt. Les 2
millions d'hectares restant feront l'objet d'orientations de
développement renforcées et améliorées.
Le Décret présidentiel d'aujourd'hui fait suite à l'annonce
faite la semaine dernière par le Gouverneur de la Province de
Colombie Britannique au Canada de protéger 2 millions d'hectares
dans la Forêt pluviale des Grands Ours.
"Nous voulons voir dans ces deux victoires l'amorce d'une nouvelle direction pour l'avenir des forêts primaires,
souligne Ludovic Frère, chargé de campagne Forêts à Greenpeace
France. Le
mois prochain, lors de la Convention sur la Diversité Biologique qui se
tiendra au Brésil, les gouvernements auront l'occasion de faire suivre
leurs promesses d'effet et de protéger la vie sur Terre en créant une
réseau mondial de zones forestières protégées" (1)
Note :
(1) - La Convention sur le Diversité Biologique se déroulera du
20 au 31 mars 2006 à Curitiba (Brésil).