Face aux pétroliers russes en Arctique

Actualité - août 23, 2013

13 août 2013 -

Le brise-glace de Greenpeace, l’Arctic Sunrise, fait face à un navire de tests sismiques du géant pétrolier Rosneft, dans la mer de Barents. L’industriel russe se prépare à forer en Arctique. Rosneft a en effet récemment signé un contrat de forage en Arctique avec de grandes multinationales du pétrole comme ExxonMobil, BP et Statoil.

Arctic Sunrise In The Barents Sea

Tôt le matin du 13 août, alors que le Akademic Lazarev, un navire affrété par Rosneft, commençait à tirer des coups de canons sonores à 250 decibels sous la surface de l’eau, l’Arctic Sunrise s’en est approché, en lui demandant de stopper immédiatement.
Arctic Sunrise - Seismic Testing - Barents Sea
Arctic Sunrise - Seismic Testing - Barents Sea

L’équipage du navire de Greenpeace a communiqué par radio avec le capitaine du vaisseau russe, pour lui demander d’interrompre ses préparatifs. Ils l’ont interrogé sur les détails de cette opération, y compris sur les impacts environnementaux et les risques pour la biodiversité. 

Dans ses tests sismiques, la prospection pétrolière utilise des canons à air comprimé, canons à eau ou des vibrateurs acoustiques pour produire des ondes d’explosion. Cette méthode permet de visualiser les structures géologiques en profondeur en mesurant la vitesse du son dans les roches traversées par un forage.

Ces tests ont des impacts significatifs sur la vie marine, et notamment sur les baleines. Une baleine se trouvant à 150 mètres de la source du signal risquerait de mourir. Or, la mer de Barents est dotée d’un éco-système composé de narvals, de baleines boréales, de morses, ainsi que d’ours blancs.

Le navire russe a confirmé agir sur commande de Rosneft, et a démenti le risque de ses activités pour la biodiversité environnante. Mais les 250 decibels de leurs canons nous disent le contraire. Le capitaine du bateau a refusé de poursuivre sur le sujet et a rapidement mis fin à la communication.

Rosneft est une compagnie d’état russe, la première entreprise pétrolière du monde. 
Rosneft détient le (bien triste) record absolu des déversements de pétrole sur la terre ferme en régions nordiques. Cette société d’État russe possède un bilan catastrophique en matière d’environnement, et ses ravages gâchent la vie de milliers de personnes. Voir notre page :Glace Noire : déversements de pétrole en Russie – Une crise sans fin.

L’Arctic Sunrise se trouve en ce moment dans l’Arctique Russe pour dénoncer et aller au devant des compagnies pétrolières, comme Rosneft, et leurs partenaires internationaux notamment ExxonMobil, Statoil et BP qui se préparent elles-aussi à forer dans cette région particulièrement sensible du globe. 

Pour suivre le parcours de l'Arctic Sunrise (en anglais)

14 août 2013 -

Christy Ferguson, coordonnatrice de la campagne Arctique pour Greenpeace Canada se trouvait sur les embarcations pneumatiques lorsque les militants se sont approchés du navire russe. 

« Nous voulions voir de plus prèsdocumenter ses opérations et témoigner de ce qui se passe ici »À leur arrivée, les militants pouvaient entendre le grondement des canons sous-marins et sentir l'onde de choc en dessous d'eux

« La prospection sismique est dangereuse pour deux raisons : la première est qu'il s'agit d'une nouvelle étape vers les forages en Arctique ; des forages, on le sait, ne pourront jamais garantir être sécuritaires. Deuxièmement, les tests sismiques eux-mêmes présentent des risques mortels pour la vie marine, en particulier les baleines et autres mammifères marins. Si les baleines sont à 450-500 mètres des canons à air, elles peuvent perdre l'ouïe définitivement. »

« Imaginez ce que cela signifie pour un animal qui navigue à l'aide de sons. »

15 août 2013 -

Après deux jours de manifestations contre les tests sismiques dans les eaux arctiques, le navire d'exploration pétrolière russe a finalement quitté la région et est rentré au port.
Mais l'Arctic Sunrise de Greenpeace continuera de patrouiller l'Arctique russe afin d'exposer et de confronter les compagnies pétrolières qui se préparent à forer dans la région. 

Nous devons stopper cette folle ruée vers l’or noir pour favoriser un changement radical de notre consommation d’énergie. C’est pourquoi, depuis plus d’un an déjà, Greenpeace et maintenant plus de 3 millions de personnes à travers le monde se mobilisent pour faire de l’Arctique une zone protégée.

 

Signez vous aussi la pétition ! L’Arctique a besoin de vous.

 

L’Arctique est en première ligne du dérèglement climatique : l’augmentation des températures y est deux fois plus rapide qu’ailleurs. La fonte des glaces qui en résulte fait de l’Arctique la cible des industriels qui convoitent son sous-sol riche en pétrole, l’une des énergies les plus polluantes et responsable des dérèglements climatiques.