Le retour de l’Arctic Sunrise :

Accueil et émotion des « Arctic 30 »

Communiqués de presse - août 9, 2014
Amsterdam, 9 août 2014 – Le brise-glace de Greenpeace, l’Arctic Sunrise est revenu aujourd'hui jeter l’ancre sur son territoire hollandais après 300 jours de détention en Russie. Le bateau était retenu illégalement depuis l’action pacifique des Arctic 30 contre la compagnie pétrolière Gazprom lors de forages dans les eaux glaciales de l’Arctique.

La majorité des membres des « Arctic 30 » étaient sur place pour accueillir le bateau et accompagner le navire lorsqu’il passait les écluses de Beverwijk, près d’Amsterdam.

« C’est une journée émouvante et joyeuse pour moi, mes amis et les millions de personnes qui ont participé aux mobilisations de soutien pour la libération des Arctic 30 et de l’Arctic Sunrise » déclarait Faiza Oulahsen, chargée de campagne Climat et Energie chez Greenpeace Pays-Bas.  Faiza Oulahsen avait été incarcérée deux mois en Russie pour piraterie puis hooliganisme à la suite d’une action contre une plateforme pétrolière de Gazprom en automne 2013.

« Les compagnies et les gouvernements qui exploitent cette région vulnérable pour en tirer profit ont tenté de mettre sous silence un appel universel à la protection de l’Arctique pour les générations futures. Mais ils n’y sont pas parvenus. Et ils n’y parviendront pas. L’Arctic Sunrise naviguera à nouveau. Jusqu’à maintenant, plus de 5 millions de personnes à travers le monde se sont prononcées en faveur de la protection de l’Arctique. »

Oulahsen a personnellement remercié le grand nombre d’organisations de la société civile présentes et des personnalités qui ont plaidé la cause des activistes dont onze prix Nobels, comme l’Archevêque Desmond Tutu, et de nombreuses figures politiques internationales.

« Nous sommes à la fois infiniment reconnaissants pour l’immense soutien que nous avons reçu et conscients que beaucoup d’autres n’ont pas eu cette chance. Je voudrais profiter de cette occasion pour appuyer toutes les autres ONG environnementales qui continuent de lutter pour la libération de leurs activistes oppressés ou incarcérés pour leur engagement, en Russie et dans le monde. »

Les activistes revoyaient hier le bateau pour la première fois depuis le 19 septembre 2013, lorsqu’il avait été saisi par les forces russes. Le bateau s’est vu alors accompagner jusqu’au port d’Amsterdam par une grande équipe de soutien à terre et en mer, sur des bateau tels que l’Argus de Greenpeace hollande. Marieke Kremers, directrice de Greenpeace Luxembourg était alors présente : « Une journée très émouvante qui marque une nouvelle étape pour la campagne « Save The Arctic ». Je suis heureuse d’avoir pu partager cette expérience aux côtés des Arctic 30 ».

A Amsterdam, l’Arctic Sunrise a donc reçu un accueil chaleureux suivi d’une cérémonie humble mais festive ouverte par le discours ému de Kumi Naidoo (IED). Dans quelques jours, le bateau sera déplacé dans un chantier naval d’Amsterdam pour les sérieuses réparations dont il a besoin. En effet, même si le capitaine Daniel Rizzotti et son équipage ont travaillé dur pendant plusieurs semaines pour remettre le bateau en état à Murmansk, les dégâts restent considérables. Greenpeace espère avoir une idée claire de l’intégralité des dommages sous deux semaines.

Images :   Flickr - Vidéos - Montage

Contexte :

L’Arctic Sunrise  été utilisé comme navire océanographique renforcé lors d’une action contre la plateforme pétrolière Prirazlomnaya de Gazprom le 18 septembre 2013.

Deux grimpeurs ont alors tenté d’accrocher une bannière “Save The Arctic” sur la plateforme avant que des tirs de sommation lancés dans l’eau par des commandos russes aient été entendus, les obligeant à descendre de leurs cordes.

Le jour suivant l’Arctic Sunrise été arraisonné et remorqué vers Murmansk.

Les 28 activistes ainsi que deux journalistes free-lance furent arrêtés et accusés de piraterie puis de hooliganisme. Les Arctic 30 ont été libérés en novembre 2013 puis sont rentrés chez eux le 27 décembre, suivant l’adoption d’un décret d’amnistie par la Duma russe. Le 18 juillet le Comité d’enquête russe a informé Greenpeace qu’il avait étendu son enquête sur les Arctic30, jusqu’au 24 Septembre 2014, bien que la procédure pénale engagée contre les Arctic 30 ait été abandonnée en décembre dernier.

Le 22 novembre 2013 le tribunal international du droit de la mer ordonne à la Russie la mainlevée sans délai du navire et la libération des détenus après dépôt d’une garantie financière de 3,6 millions d’euros. La caution fut payée le 2 décembre 2013 par les Pays-Bas.

En mars, les Arctic 30 ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les 30 individus demandent «un «dédommagement » par la Fédération de Russie et une déclaration publique établissant qu’ils ont été interpellés dans les eaux internationales par les gardes-côtes russes puis détenus de manière illégale.

La CEDH a le pouvoir de demander des comptes à la Russie pour les mois d’incertitude rencontrée par les Arctic 30 en Russie. Durant leur détention ils ont vécu avec la peur de rester des années sous les barreaux pour un crime qu’ils n’avaient pas commis. La CEDH possède un droit de juridiction sur les présumées violations des droits de l’homme par le gouvernement russe. Dans plusieurs affaires le gouvernement a été reconnu responsable de tels actes et a été sommé de verser une compensation pour les victimes. Au bout du compte, cette démarche a pour but de garantir l’engagement de la Russie en matière des droits de l’homme.

L’analyse juridique, les Arctic 30 réclament justice (en anglais)
Plus de détails sur le déroulement jour après jour (en anglais)